Otoutagan le sage première partie
samedi 26 juin 2010, 14:37 Conte Lien permanent
Je suis en train d'écrire une histoire un peu plus longue sur Otoutagan le Beau, L'Amant Merveilleux, en fin de vie, sa réflexion sur le corps et la responsabilité, la quête pour devenir un Vrai Humain, un Anish Nabé. Pour situer le personnage, une reprise du conte expliquant sa naissance. Un conte avec plusieurs mots Haudenosaunis, une langue bien compliquée.
Otoutagan est fils de la Grand-Mère du clan des Attignaenongnehac, ( les cordeliers, le peuple des cordes) chez les Wendats (ceux des iles). Les Wendats parlent un dialecte de la langue des Haudenossaunis (les habitants des maisons longues, les Iroquois) vivant sur le lac Huron. Une femme non seulement politiquement très puissante, mais disait-on, une femme capable d'influer sur les forces de la nature. On certifiait qu'elle pouvait commander au Lac et aux Vents. Bien sûr c'est impossible de vérifier une telle affirmation, mais le village de la Grand-Mère n'était jamais attaqué, parce que si des ennemis s'approchaient, le Lac se levait en furie et renversait les canots des ennemis.
Encore plus difficile à vérifier, plusieurs prétendaient qu'elle pouvait voyager sur de très longues distances par la volonté de son esprit. Étrange, elle était là, puis elle n'y était plus, et elle revenait, sans qu'on sache comment, sans que cela fasse le moindre bruit. Même les gens de son propre clan en avaient peur, mais elle avait un énorme pouvoir, non seulement parce qu'elle était rigoureuse et juste, mais parce qu'elle maintenait un très vaste réseau de contact avec d'autres peuples, assurant la paix et la prospérité à son clan. Elle parlait plusieurs dialectes de la langue des haudenossaunis, bien sûr, les dialectes des amis comme les Arendaronons ( le peuple du rocher) et les Ataronchronons (le peuple des marais), mais aussi de peuples éloignés comme les Sénéca, les Susquéhannock et même les Chéroki. Elle parlait même plusieurs dialectes de ceux de la forêt.
Quand Otoutagan est né, sa mère avait un âge si avancé que plus personne n'avait espoir de la voir porter un enfant. Et comme l'enfant avait besoin de sa mère, elle cessa de disparaître à tout moment.
Déjà tout jeune, l'enfant était exceptionnellement beau, et quand il commença à parler, c'était dans la langue de ceux de la forêt. L'apprentissage du dialecte de ceux de son clan lui fut très pénible, mais il parlait très bien plusieurs autres langues. Sa mère disait de lui : « Nous avons les plus grands guerriers, mais nous avons besoin d'un homme de paix, et j'ai tout donné de moi pour qu'il le soit »
Et Otoutagan, prit chaque jour de sa vie d'adulte pour voyager tout le tour des Grands Lacs et même plus loin, pour parler de paix et du droit de chacun à vivre libre et à sa guise. Souvent des hommes l'ont attaqué voulant prouver qu'ils étaient les plus forts puisqu'ils avaient terrassé le héros Otoutagan. Mais toujours il réussissait à déjouer les pièges, et à s'en sortir sans blessures graves.
On gagne parfois des guerres, mais le combat pour la paix ne ressemble qu'à une suite de défaite. Otoutagan ne semblait jamais découragé de la stupidité des hommes, il réussissait à toujours être joyeux malgré tout. Quand on lui demandait comme pouvait-il bien faire pour ne jamais être malheureux de tous les petites misères et les grands désastres que la vie amène, il répondait :
« Certains suivent la voie du Guerrier pour devenir meilleurs. C'est une voie très exigeante parce qu'elle implique le refus de la douleur, le mépris de la contrainte, et le dégout de toute faiblesse, et la plus haute estime de soi. Je cherche sur la voie « Antam » la voie de la paix de l'esprit. La paix intérieur qui permet de donner la paix aux autres... c'est une voie très facile, parce qu'elle implique d'abord que nous soyons libres de nous-mêmes et très heureux... »
Commentaires
je suis de nouveau très curieuse !
(et l'autre histoire, ton livre, tu en es où ???)
Les cordeliers, peuple des cordes, le peuple des îles, en quelques mots, avant même d'accéder à l'histoire, on est déjà très loin. C'est ce que j'aime ici...
Tu as un projet de livre, donc ?
Miyax--) oui, ça se passe avant les européens dans les amériques.
Claude--) ça avance, après un pause difficile.