Un mystère résolu
samedi 18 septembre 2010, 14:51 Conte Lien permanent
La solution était si simple.
Le Nojitacwin raconte de sa voix grave devant une grande assemblée d'enfants tremblant de peur. Entre lui et les enfants, un petit feu, quelques braises et des petites flammes dansantes qui éclairent par dessous le visage de l'homme. Il semble immense, et son visage de fantôme dont le yeux sont le plus souvent dans l'ombre sauf quand dans un mouvement de tête, il les expose... alors ce ne sont plus des yeux mais des éclairs, des flèches de feu terrifiantes qui volent vers les enfants.
Nojitacwin, le maître des mots, raconte comment Glouscap combat le très dangereux magicien jaune. On ne voit plus le conteur, c'est Glouscap lui-même qui de sa voix très grave ordonne au magicien jaune, maitre de tant de mauvais rêves, de sortir de la terre... Par deux fois, il l'appelle, et la troisième fois dans un rugissement et en levant les bras, il commande à l'ennemi de se montrer. Le feu triple de volume, de grandes flammes jaune montent plus haut que le conteur, mais Glouscap souffle aussi fort que le plus grand vent d'automne, et le magicien jaune se disperse, s'évanouit, disparaît.
Glouscap est victorieux, mais il est fatigué, son combat l'a épuisé... il finit le conte et les enfants ont déjà le goût de dormir. Pour tous ceux qui écoutent, le sens est clair, dans les combats, le premier ennemi est sa propre peur. Il faut d'abord vaincre sa peur, l'affronter, sinon notre jugement sera faussé et on ne comprendra pas la véritable force de l'ennemi, on ne saura pas où est la faille.
Je me suis longtemps demandé comme le conteur pouvait bien faire gonfler le feu de cette façon. Je viens d'entendre la solution. Partout sur le territoire, il pousse plusieurs variétés de lycopodes, une des premières familles de plantes sexuées qui produisent des spores plutôt que des graines. Après la floraison, on met un tas de lycopodes dans un grand sac, on brasse un peu et on récolte une poudre très inflammable. Le conteur avait de cette poudre dans les mains et quand dans le geste de lever les bras au ciel, il appelle le magicien jaune, il jette cette poudre dans le feu.
Aujourd'hui nous avons eu droit au magicien jaune, mais en changeant de variété de lycopode, le conteur aurait pu faire apparaître un monstre bleu ou vert. Lycopode, une patte de loup, il paraît que les Romains ont donné ce nom aux variétés européennes de cette plante parce que les petites feuilles le long de la tige font que ça ressemble à une patte de loup. Moi, je ne trouve pas.
Commentaires
Pour te faire crier un peu, le lycopode est une plante très utilisée en homéopathie pour de patients qui ont une sacrée tête, un peu autoritaire, un peu tête de lard...
Tu ne trouves pas que c'est velu comme une patte de loup ? Non ? vraiment pas ?
tanakia--) le lycopode enflamme le tête des gens un peu autoritaire? bonne idée je vais en cultiver. oui bon peut-être ça peut un peu ressembler à une patte de loup... mais pas tant que ça.
Intéressant ! Je n'ai jamais rencontré cette plante et j'ai dû faire une petite recherche pour savoir à quoi elle ressemble. Je ne crois pas qu'on puisse en trouver près de chez moi. Et d'après les photos, je ne trouve pas non plus la ressemblance avec une patte de loup flagrante !
Loulou--) cherche dans les terrains acides, où là où il y a des fougères. en ville non, mais en campagne, il y en a partout où il y a de l,eau pas trop loin.