Mille cinq cent merci

Dans quelques mois, ce blogue aura 5 ans. 1500 billets, peu de carnetistes peuvent en dire autant. Merci de m'avoir donné le goût de continuer.

J'ai commencé ce blogue parce que j'avais honte d'écrire en français. Je voulais retrouver ma manière, trouver les mots pour dire ce que la Vie me chante, faire entendre ma petite voix, pour participer au retour de l'équilibre. Bien sûr que c'est dérisoire et très présomptueux de penser que mes petits textes peuvent changer quoi que ce soit. Pourtant, vous me donnez l'impression que je réussis un peu. Toutes les fois où j'ai pensé arrêter, vous m'avez demandé de continuer. Le nombre de lecteurs continue d'augmenter, j'ai un peu moins de commentaires, mais je reçois plus de courriels qui donnent des avis vraiment réfléchis, qui posent des questions très pertinentes, qui font le pont entre nous.

Grâce au blogue, j'ai rencontré des gens vraiment merveilleux. On dit que l'Internet on ne rencontre pas vraiment les gens, que tout cela est mensonge et apparence. Mais c'est faux. Les quelques personnes que j'ai pu voir dans mes voyages m'ont prouvé que je suis bien en lien avec des personnes réelles qui sont vraiment comme elles me le disent, comme je les sens. De fait, ce qu'internet permet, c'est d'élargir le cercle des possibilités de contact. Dans la rue, dans nos activités, la possibilité de rencontrer des gens avec qui nous communiquons vraiment est forcément assez limitée. Merci de tous ces contacts, de tous ces messages qui démontrent une fois de plus que ce sont ces liens de grande qualité qui donnent du sens à la vie.

Durant ces 5 ans, j'ai compris que la volonté populaire ne suffit pas à changer les politiques publiques, que les banques et les grands groupes économiques ne se posent aucune question quant à la survie de notre petite Planète, que seul compte le court terme, et tant pis pour vos enfants. Il est maintenant impossible d'inverser la courbe de croissance des températures, ce n'est qu'une question de temps avant que nos villes ne s'effondrent. Ce qui n'est pas du développement durable ne peut pas durer.

J'ai donc cessé d'espérer et de demander des changements aux lois. Ce monde voit un très petit nombre devenir de plus en plus riche, alors que la très grande majorité s'appauvrit rapidement. Rien n'est fait pour stopper la machine à consommation, à stopper la machine qui nous détruit, et surtout rien ne sera fait avant qu'il ne soit trop tard, puisqu'il est déjà trop tard, la hausse des températures dépassera les 4 degrés quelques soient les politiques que nous adoptions maintenant. Durant ces cinq ans, ces super-riches ont détruit le dernier espoir.

Mais je vais continuer... continuer de tenter de dire la Beauté du Monde. Aimer le Monde, c'est la seule chance qui nous reste de passer à travers la tempête.

Durant les prochains mois, je serai beaucoup en voyage. Je dois faire des entrevues avec des baleines et des oiseaux parce que leurs propos sont beaucoup plus intéressants que ce que je lis dans les médias. Je doute de pouvoir garder le même rythme de publication.

Merci, merci de m'avoir soutenu durant tout ce temps, de m'avoir donné le goût de continuer.

C'est moi le grand gagnant, parce que je vous ai rencontrés.