La Terre est pleine

J'ai dit que j'en parlais plus, mais voici un résumé de lecture.  

The Great Disruption: Why the Climate Crisis Will Bring On the End of Shopping and the Birth of a New World. Paul Glidding, Bloomsbury Press. Le titre dit l'essentiel, la terre est pleine, la croissance, seul objectif de la gestion économique des états, n'a plus de sens et conduit à une catastrophe. Je l'ai écrit si souvent ici, que cela devient ridicule de me répéter.

La première particularité de ce bouquin est de bien décrire une des boucles de rétroaction qui nous confronte. Le réchauffement global réduit le rendement des sols agricoles, pousse les prix des aliments à la hausse, ce qui implique une plus grande utilisation des engrais azotés produit à partir du pétrole, donc une hausse du prix du pétrole et une augmentation des gaz à effet de serre.

Un exemple, le soit-disant printemps Arabe est d'abord une crise alimentaire qui fait la preuve que les dictatures implanter et soutenu par les pays développés pour garder très bas le prix du pétrole, deviennent inefficace économiquement.

Contrairement à moi, Paul Gilding est un optimiste. Il dit que la seule réponse possible est présentement le déni de l'évidence. Mais les catastrophes qui s’enchaînent et la hausse importante du prix du pétrole, entraînera « une réponse proportionnellement dramatique, nous mobilisant comme dans une guerre. Cela changera l'échelle et la vitesse de notre réaction à un rythme inimaginable aujourd'hui, transformant notre économie en juste quelques décades »

Je suis pessimiste parce que justement la mobilisation provoquera comme d'habitude la guerre. Une guerre terrible pire que la première guerre mondiale, pire que la guerre de Cent Ans parce qu'elle sera beaucoup plus courte. La guerre pour maintenir ses privilèges contre ceux qui veulent manger. Et la guerre c'est ce qui consomme le plus de pétrole et produit le plus de gaz à effet de serre. Les tourbières du Nord dégèleront encore plus vite produisant plus de gaz à effet de serre dans un effet d'accélération qui n'est déjà plus ni possible d'arrêter ni de contrôler.

La croissance est insoutenable et cela veut simplement dire qu'on ne peut plus la soutenir. Tant que les partis politiques et les grandes entreprises ne répéteront pas cela sur toutes les tribunes, nous courrons vers la fin de la vie. J'espère simplement que je me trompe...