Je ne suis presque plus perdu

La joie du GPS, le bonheur sur la route enfin presque...

Si, en forêt, je me retrouve très facilement et que je peux lire le paysage par le sens des ruisseaux et l'orientation des mousses, dans la jungle urbaine, j'ai beaucoup plus de difficulté. Surtout parce que les indications sont sur des petits panneaux, et c'est bien connu les ours ne voient pas grand chose, se fiant davantage aux vibrations sous leurs pattes et à l'odorat. Mais voilà, sur les pistes goudronnées, ça ne sent que le pétrole.

Ma blonde est guère mieux que moi, elle a trop de choses profondes à réfléchir pour s'occuper de détails aussi triviaux que la direction où on va. Aussi, je lui ai acheté un GPS comme cadeau d'anniversaire.

J'ai longuement hésité, parce que je trouvais que comme premier cadeau d'anniversaire, un truc aussi utilitaire qu'un GPS, n'était pas vraiment romantique. Ce sera quoi dans deux ans, une bouilloire électrique? Mais parfois nécessité fait loi. Alors va pour un GPS.

Sauf qu'il faut apprendre à ce servir de ces machins, et à les écouter quand ils ont des trucs à nous dire. En gros ça va... c'est pas trop compliqué. Notre machine qui a une belle voix féminine et un accent québécois fort honnête, a cependant tendance à nous faire prendre les petites routes pittoresques et j'aime cela beaucoup. Mais quand elle préfère nous faire traverser la ville par des petites rues plutôt que de prendre les autoroutes de contournement, je trouve que ça pue encore plus et que le temps s'étire au delà du raisonnable.

Et puis quand elle nous dit de prendre la deuxième sortie du rond-point, il faut prendre la deuxième sortie, pas la troisième, sinon elle recalcule et recalcule et recalcule jusqu'à ce que nous soyons complètement perdus. Enfin, il faut que la deuxième sortie ne soit pas une déviation... ce qui arrive généralement une fois sur dix dans cette Suisse en grands travaux.

Je ne veux toute fois pas me plaindre, grâce à elle nous avons découvert de jolis petits coins perdus que jamais nous aurions pensé découvrir ni même explorer. Somme toute, c'est joli la campagne suisse, ça sent beaucoup la vache, mais c'est mieux que l'humain.