GIEC un rapport optimiste
mardi 9 octobre 2018, 20:18 Lien permanent
Je viens de terminer la lecture du rapport spécial du GIEC et de quelques annexes. Un rapport optimiste quoiqu’en disent les médias. On n’est quand même pas sorti de l’auberge.
Les questions étaient: est-il possible de limiter la croissance des températures à 1,5 degré? Est-ce que cela fait une différence avec 2 degrés? Que faut-il faire pour atteindre l’objectif. Les réponses sont bien construites et l’argumentaire très solide. Il n’est plus possible de contester les résultats autrement qu’en décrétant que c’est le petit jésus (ou un autre machin du genre) qui décide du temps qu’il fera et que si on veut qu’il fasse beau, il n’y a qu’à prier.
On peut toujours pinailler, ce que je me suis empressé de faire en allant voir les données sur lesquelles ces travaux s’appuient. Comme toujours, on sous-estime l’impact de la perte de couverture de glace et de la fonte du pergélisol en Arctique. Depuis 20 ans, je conteste les valeurs du GIEC et le temps m’a toujours donné raison. Mais ce n’est pas ça l’important. Ce n’est pas de savoir si la catastrophe sera dans 23 ou dans 27 ans, mais bien de démontrer qu’il y aura une catastrophe.
Je passe sur la grande discussion sur la différence ente 1,5 et 2 degrés de hausse des températures. Il est à noter qu’il y a 20 ans on parlait de hausse en 2100 et maintenant de 2050. Il n’y a plus personne qui espère que les gouvernements poseront les actions qu’il faut pour l’objectif de 1,5. Il est trop tard.
Pour dire ce qu’il faut faire, le rapport met en place un excellent concept de budget carbone, mais si cela peut faire image pour des gestionnaires qui pensent budgets, pour le reste d’entre nous voilà les 3 mesures minimales :
— taxer le diesel pour en multiplier le prix par au moins 3 de façon à financer un transfert massif du transport des marchandises vers le rail électrique. Ce ne sera finalement que cesser de subventionner le transport routier qui fait que 50 moteurs avec 50 chauffeurs (des camions) coûtent moins cher qu’un chauffeur et un moteur (un train).
–) doubler le prix de l’essence : ça nous prend des transports publics plus efficaces et confortables que des wagons à bestiaux, ça va coûter cher, alors la solution c’est de taxer l’automobile.
–) taxer fortement la viande de bœuf : oui c’est toute l’industrie agricole qu’il faut transformer, mais il faut commencer par quelque part, commençons par le plus polluant.
Sans ces mesures minimales, ça ne sert à rien de financer la réfection des écoles, les taudis actuels vont tenir le coup jusqu’à ce que le reste du monde s’écroule. Sans ces mesures minimales, ne faites surtout pas d’enfants, il n’y aura pas de monde pour eux.