Thérolinguistique : la mésange Annie
mercredi 7 novembre 2018, 17:20 Lien permanent
Pour mes amies scientifiques. Une science peu connue, l'étude des discours des animaux sauvages.
Avant, je n’étais pas un ours. Maintenant, je ne suis pas sûr d’être complètement un ours, mais j’apprends. C’est que comme grand prédateur, les ours ont de grandes responsabilités dans l’équilibre des choses, les ours doivent donc apprendre. Connaître les chants des oiseaux est très important parce qu’ils sont bien placés pour donner des nouvelles du Monde.
Plus tard nous pourrons discuter des différentes langues-oiseaux, des langues avec grammaires et sans grammaires, le montrer-cacher, les cultures régionales, etc… Mais que disent les oiseaux ? Bien comme tout le monde, on dit d’abord qui suis-je, comment suis-je, où suis-je, et tout de suite après « que penses-tu de moi? » comme si les autres n’étaient pas tellement occupés à savoir ce qu’on pense d’eux qu’il ne pense rien de nous.
Un exemple : ma vieille copine Annie la mésange ( parus atricapillus), parce que contrairement à la plus part des oiseaux, les deux sexes chantent également, qu’Annie chante tout le temps, avec un vocabulaire très étendu d’une trentaine de phonèmes, et qu’elle a beaucoup à dire.
Premier point : la taille n’a rien à voir avec la masse, la taille c’est dans la tête. On m’a dit qu’il était difficile de voir des éléphants dans la nature tant ces animaux sont discrets. Mais avec ces 10 grammes tout habillés, la mésange à tête noire est un gros oiseau. Absolument rien ne lui fait peur tant elle est sûre de sa rapidité et de son agilité, elle ne défend pas un territoire comme beaucoup de passereaux.
Si vous désirez apprendre à nourrir les oiseaux à la main, ce sera certainement le premier oiseau qui viendra vous voir. 3 ou 4 graines de tournesol noir dans la main, vous la tentez dans un parc et en moins de 3 minutes elle viendra voir. Si vous êtes en paix et calme, elle viendra voler une graine pour aller la manger sur une branche, après un peu d’apprentissages mutuels, elle se posera dans votre main. Les prédateurs sont tendus, elle sent et voit très bien si vous êtes tendus et vous évitera. Je me souviens d’une jeune fille de 6 ans à qui je montrais le truc, et qui de nervosité bougeait au mauvais moment. Après 4 ou 5 tentatives, la mésange est venue se poser sur sa tête et a voulu lui expliquer le principe d’un bon coup de bec.
Ce qui me rappelle un scientifique voulant démontrer que les oiseaux sont cons, a piègé plusieurs fois de suite la même mésange dans une immense cage bien camouflée, si bien que l’oiseau ne la percevait probablement pas. Cette expérience ne démontre rien au sujet des oiseaux, mais beaucoup sur certains scientifiques.
Au Nord de l’Amérique, il n’y a pas de jardin, de bosquet, de parc sans son chi-ca-di di-di, sans son piaillement d’agression pour pousser un gros oiseau d’un bon observatoire, sans ses réparties canailles aux autres mésanges. Mais si vous avez le cœur triste, elle viendra vous dire son ti-uuu ti-uuuu suivi d’un long silence : elle vous dit : « je sais … je partage »