Collapsologie (suite)

J’aime les gadelles, mes amis à plumes aussi.

Je me demande comment vous appelez cela chez vous. Les Suisses parlent de raisinets, je pense qu’en France ont dit groseilles à grappe ou groseille rouge, mais je ne suis pas certain. Mais j’aime les gadelles tellement que j’en ai planté (il y a longtemps) une haie de 15 mètres.

 

Avec le petit fruit aigrelet vient les chenilles qui mangent les feuilles. Et comme je n’utilise pas de pesticides, il me fallait lutter à pattes nues contre l’infestation. Enfin pas tout à fait à pattes nues, mais à pattes gantées que j’écrasais avec un immense plaisir sadique, prouvant à tous que je suis un grand méchant! Je poussais même le vice jusqu’à compter le nombre de mes victimes, les bonnes journées je me rendais à 100!

 

Par chance je n’étais pas seul dans ce combat, cette guerre terrible, j’avais l’aide des sturnelles des prés, des goglus et surtout des jaseurs des cèdres. Oui bon, les goglus comme les jaseurs se payaient de leurs services en mangeant aussi des petits fruits rouge, mais ça va il y en a en abondance.

 

J’avais remarqué que le nombre de chenilles diminuait d’année en année… Je n’ai pas de preuve mais je soupçonne l’insecticide BT ( Bacillus thuringiensis) largement vaporisé à partir d’avions dans les plantations d’arbres dans la région. Non ce ne sont pas des forêts, la forêt c’est vivant donc complexe, ces plantations sont des monocultures très fragiles. Mais je n’ai pas de preuves.

 

Cette année, j’ai écrasé un grand total de 22 chenilles. Et aucun oiseau n’est venu manger des fruits.

 

C’est d’abord la faim qui tue les oiseaux. La bêtise humaine qui croit être au dessus de la nature mais qui ne fait que s’auto-détruire. Oui les chats mangent des oiseaux, mais les humains sont vraiment beaucoup plus efficaces.

 

Si nous voulons survivre, il faut bloquer l’agriculture industrielle qui nous tue.