Montréal

J’habite à Marseille, une ville formidable, certes, mais où la vie quotidienne est un peu compliquée… Premier exemple : les transports en commun. Merci Gaston Defferre qui a refusé au début des années 60, la conurbation avec les communes avoisinantes afin de préserver son électorat. Résultat : pas d’argent pour construire un métro. Marseille sera jusqu’au début des années 80, la ville du « tout voiture ». En 2024, la situation n’est guère plus brillante pour la deuxième ville de France : 2 lignes de métro seulement et 3 lignes de tramway qui, sauf sur une infime partie, côté est de la ville, doublent les lignes de métro ! Les 4 mandats du maire suivant n’ont pas été plus profitables pour les Marseillais : des écoles primaires en perdition, des quartiers parmi les plus pauvres d’Europe, des immeubles vétustes qui s’écroulent dans le centre-ville, des grèves de ramassage des ordures à répétition. Et pour finir, la guéguerre actuelle entre la nouvelle Municipalité pleine de bonne volonté et la Métropole pas du même bord politique aggrave encore plus le quotidien des Marseillais : plus de métro après 21h30 en semaine, grèves des éboueurs qui s’éternisent. L’une d’elles a même provoqué une catastrophe écologique sur les plages après une tempête mémorable.

 

Quel contraste avec la ville de Montréal où tout semble être fait pour faciliter la vie de ses habitants ! Des lignes de métro efficaces, une ville souterraine qui permet de vivre plus confortablement durant le terrible hiver québécois, des rues propres, des trottoirs dégagés…

 

Depuis décembre 2020, Moukmouk habitait dans une résidence pour seniors parfaitement adaptée à sa situation : appartements accessibles aux personnes à mobilité réduite, buanderie et salle à manger communes pour recevoir des visiteurs à chaque étage, cafétéria le midi au rez-de-chaussée. A côté de chaque porte se trouvait une petite étagère sur laquelle chaque résident pouvait poser un petit objet décoratif ou des bonbons dans une coupelle. Comme Moukouk n'avait rien sur la sienne, je lui avais offert un petit ours en peluche et une jolie carte que j’avais achetés pendant notre virée en Gaspésie. Il se sentait tellement mieux dans cette résidence que dans son précédent logement à Montréal où il était si seul ! De plus, il a pu remettre en route le journal local de l’établissement, ce qui lui a permis de s’occuper et de moins regretter de se trouver si loin de sa jolie maison au bord du lac.

 

 

Cette résidence se trouve à proximité du quartier de Lachine, une ancienne zone industrielle installée le long d’un canal qui a périclité il y a une vingtaine d’années mais qui a été parfaitement restaurée et mise en valeur : immeubles industriels reconvertis en habitations, pistes cyclables et piétonnes le long des berges et pour finir, le pittoresque marché Atwater où nous allions nous ravitailler. Une vraie réussite !

 

 

 

Et puisque j’en suis à énumérer les attraits de Montréal, je tiens à citer le magnifique jardin botanique que nous n’avons hélas, pas pu parcourir ensemble car la santé de Moukmouk ne le lui permettait déjà plus en 2021.

 

Mais Montréal n’est pas qu’une ville touristique. J’ai visité en 2019 le musée d’histoire de Pointe-à-Callière qui présentait alors une exposition temporaire sur les vagues d’immigrations successives venus d’Espagne, d’Italie, d’Algérie, d’Inde, et la politique d’intégration mise en œuvre pour accueillir ses populations. Rien à voir avec le parcage dans des cités bétonnées et les moyens pédagogiques misérables proposés aux écoles marseillaises pour enseigner le français aux enfants primo arrivants.

 

Je tiens également à remercier les deux représentants des Greeters de Montréal qui m’ont fait découvrir pour l’une, le quartier italien et la fresque du groupe Beau Dommage et pour l’autre, le restaurant où on peut manger les meilleurs bagels de la ville au pied du Mont Royal. Pour information, je fais moi-même partie des Greeters de Marseille et je montre aux touristes les bons côtés de la cité phocéenne, qui existent malgré tout et me permettent d’espérer que cette ville finira un jour par régler ses problèmes internes et devenir aussi agréable à vivre que Montréal.

 

  

 

 

Petit bémol cependant pour Montréal : il est parfois un peu compliqué pour le touriste moyen de comprendre s’il est permis ou non de se garer !

 

  

 

 

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