L’oiseau journaliste,
vendredi 27 octobre 2006, 21:41 General Lien permanent
Dans le Nord de l’Amérique, il suffit de se présenter à l’orée d’une forêt et rapidement on a les dernières nouvelles. La nouvelle la plus récente étant qu’on entre dans la forêt. Potineur sensationnaliste, il se tient à la marge, pour crier la nouvelle à ceux de la forêt, et s’il n’y en a pas, ne vous inquiétez pas, il en inventera.
Ce matin, le geai bleu à quitté son territoire pour venir m’annoncer les grands évènements, sans doute trouve-t-il que son public se faire rare avec les changements imminents. Je le vois à ma fenêtre très à la vue, me regardant et répétant son chant. On dit qu’il cajole, et fringulote. Cela ne correspond pas vraiment avec ma définition du cajolement. Il y met une telle insistance que je me dois de sortir. Il change de branche, le messager a peur qu’on tire sur lui, et me crie sa nouvelle. Oui, bon je le savais, j’espère qu’il n’a pas fait un très long voyage juste pour ça. Demain, il va neiger, demain, il va neiger. Mais c’est comme ça, il fait son devoir et cherche un public pour le faire.
Le geai bleu sait qu’il est beau. Un assez gros oiseau d’une centaine de grammes, il est plutôt rondouillard, mais préfère se montrer sous des angles qui cachent son ventre proéminent. Je ne peux pas lui en vouloir, tentant moi aussi de cacher cet excès. Mais sa belle coiffe bleue nous fait vite oublier les petits travers. Le bec et les pattes sont totalement noirs, ce qui donne un air soigné. C’est que comme journaliste, il fréquente le grand monde, et on doit être vêtu pour être remarqué.
A’toshka reconnaîtra une photo que nous avions échangée quand on cherchait à identifier un geai du Pacifique particulièrement timide. J’espère que c’est une de mes photos, mais dans le dossier où je l’ai trouvé, il n’y a pas d’identification, et c’est le seul souvenir que j’en ai.
Une particularité, même s’il accepte de vivre en bande, il demeure un individualiste. Il n’hésite pas à voler les noix et les graines de ses congénères, et même les œufs et les nids des autres oiseaux. C’est aussi pour cela que je l’appelle l’oiseau journaliste : amicaux en bande aux conférences de presse, mais prêt à n’importe quoi pour voler le scoop aux petits copains.
Commentaires
Voici donc en des couleurs merveilleuses l'autre cousin de notre geai des Chênes (en nombre devant notre fenêtre). A-t-il le même chant (nous pourrions ainsi les reconnaître) ?
Dom--) oui et non, ce sont deux oiseaux avec un large vocabulaire ( plus de 30 mots) alors il y a des sons semblables et des sons différents. Je trouve la voix du geai des chênes plus rauque et criarde. mais c'est une opinion contestable. Il est aussi un peu plus gros que le geai bleu. Le chant cajolant est le même mais plus bas chez le geai des chênes.
Merci, nous pourrons donc essayer de les repérer. Uen jolie photo de geai des chênes ici :
www.mairie-athis-mons.fr/...
Magnifique billet, magnifique oiseau. Je serai heureuse à notre prochaine rencontre puisqu'il habite derrière chez moi également, de lui dire que j'en connais désormais plus à son sujet. Grâce à vous. Merci !
Hummm..... et alors il neige ?
TTo2-) oui il a neigé et neige encore ce matin, rien au sol ici, mais le sommet de la montagne est blanc. d'habitude elle ne reste pas avant le 15 décembre
Dom--) merci
Otir--) bienvenue, l'objectif est de faire aimer ce qui nous entoure.