Halte à la pêche commerciale.
vendredi 3 novembre 2006, 21:26 General Lien permanent
Une nouvelle étude fort sérieuse est publiée aujourd’hui dans la revue « Science » ( Pour la science, en français), dit qu’en 2048, il ne restera plus aucune pêche commerciale possible ni pour les poissons ni pour les fruits de mer, si l’effort de pêche continue à ce rythme. Que faire?
Évidemment comme toute étude portant sur des données aussi considérables et des périodes aussi longues, les résultats sont contestables. Pour celle-ci, à l’exception de la FAO qui est reconnue pour lire les données sur les pêches avec des lunettes roses, la plus part des spécialistes s’entendent pour dire que se sont des résultats très conservateurs. La particularité de cette analyse, c’est quelle traite de toute la vie dans les océans plutôt qu’espèces par espèces comme cela se fait d’habitude.
Au Canada, malgré que plusieurs espèces sont interdites de pêche, tout simplement parce qu’il n’y en a presque plus, on continue à subventionner des bateaux de plus en plus gros qui ont de formidables capacités de trouver et de sortir le poisson. En Europe, c’est sensiblement la même réalité. La capacité de pêche augmente même si les prises diminuent en tonnage.
Pourtant, il est extraordinairement visible le problème. On rajoute à l’effort de pêche et on sort moins de poissons. C’est sûrement qu’il y en a moins dans la mer. Et on continue dans la course effrénée à qui attrapera le dernier poisson comme si cela n’avait pas d’importance.
Entendons-nous, les pêcheurs à la ligne ( des lignes de moins de 100 hameçons), ne peuvent pas vraiment faire une différence dans l’état des stocks. Ce sont les grands chalutiers, les filets dérivants de plusieurs kilomètres, qui sont la cause du problème. Oui, oui on contingente l’effort de pêche, mais tellement au-delà de la capacité de la mer, que cela en devient ridicule.
Je n’ai pas trouvé les chiffres pour la France, mais ici les pêcheurs ont des quotas, qu’ils n’atteignent pas simplement parce qu’il n’y a plus assez de poisson.
J’entends déjà la question, mais que ferons-nous avec tous ces pêcheurs qui ne pourront plus gagner leurs vies si on arrête la pêche commerciale? Oui, la question se pose de toute façon. Parce que très bientôt il n’y aura plus de pêche commerciale possible, ce ne sera pas rentable de sortir en mer, ce le serait déjà si ce n’était des subventions.
Mais cette question cache la vraie question : comment allez-vous nourrir tous ces gens si vous arrêtez la pêche commerciale? Oui c’est la vraie question, comment allons-nous nourrir le monde quand il n’y aura plus de poisson? Et je vous le jure c’est bien avant 2050.
Commentaires
Vive le Tofu !!
Non, je rigole mais ça n'est pas drôle du tout et tu mets le doigts sur de vilains paradoxes. Le problème de la limitation de la pêche, c'est le même que pour limiter les industries polluantes: tout le monde est d'accord pour le faire, mais chaque pays s'inquiète de ce que le voisin risque de profiter de cette limitation pour lui "voler sa part". Du coup personne ne bouge et tout le monde se regarde. Et regarde les poissons mourir et la pollution gagner.
Car si les poissons disparaissent, c'est d'une part le fait de la pêche intensive, et d'autre part le fait de la pollution des Océans et de la baisse de fertilité des espèces animales qui y vivent. Tout est lié. Et on court droit à la catastrophe.
Madame Patate--) tu as parfaitement raison, la pollution et n'oublie pas le réchauffement climatique, la diminution de la salinité dans les zones où naissaient beaucoup de poissons et surtout l'acidification de l'eau de mer par l'absortion massive du co2. Les deux derniers facteurs n'ont pas été prise en compte par l'étude... et ça, ça me fait vraiment peur.
J'aime bien l'expression "lire avec les lunettes roses".
Sans oublier la variation de la superficie de la calotte glaciaire et l'augmentation du rayonnement ultraviolet, qui ont aussi un effet négatif sur la démographie du krill. Et par ricochets, sur la population d'oiseaux, phoques, cétacés de l'Arctique, en seulement quelques saisons.
Avec en perspective bien sûr des répercussions sur d'autres écosystèmes des alentours, et l'effondrement de l'activité de pêche dans certaines zones.
Et ça, c'est l'United Nations Environment Program qui le dit...
ça fait un moment qu'on entend parler de ce problème de poissons, qu'il n'y en a plus assez, qu'ils sont obligés de passer par des techniques peu recommandables pour approvisionner le marché. Et à moi, ça me fait peur, cette nature qu'on épuise, que va t'il rester pour nos enfants?