Voili-voilà et Platon
mercredi 17 octobre 2007, 16:30 General Lien permanent
Après bien des péripéties me voilà en ville, peut-être branché à l'Internet, mais franchement débranché de la petite fureur qui anime cette ville. Je reprends mes marques.
Le plus grand bonheur est bien sur de retrouver le chien Platon, son énergie heureuse, sa tendresse bonhommique, son besoin d'être branché sur le bonheur qui nous fait juger rapidement de ce qui est important de ce qui ne l'est pas. Manger, jouer, dormir, chasser, aimer ça c'est important. Le reste franchement...
Il y a des chiens qui ont un seul maître, et qui regardent l'élu les yeux dans la brume, aussi perdus d'adolescent amoureux, et qui meurent d'ennui sans sa présence. Et puis il y a les chiens autonomes qui n'ont besoin ni de la meute ni d'un maître, qui peuvent bien aimer les humains mais ne s'en font pas trop si un disparaît, tant qu'il y en a d'autres pour fournir les croquettes ( à chiens pas à chats quand même).
Platon est de ceux-là. Cela faisait 6 semaines que je ne l'avais pas vu, alors il m'a fait une vraie fête d'accueil, intense, remuante et avec toutes les petits cris et les sauts qu'il faut... mais après 3 minutes ça suffit les émissions spéciales, on retourne à la programmation prévue à l'horaire. De fait j'ai constaté qu'il fait le même genre de fête ( un peu plus intense pour moi quand même) à tout ceux qui veulent une fête. Ceux qui ne veulent pas d'un chien qui les accueillent, n'auront droit qu'à son mépris.
Le plus grand malheur est de constater combien la maison de ville est sombre après la ouache qui est toute en fenêtre. Je m'habitue rapidement et de toute façon, l'hiver il n'y a pas tant de lumière que ça... mais quand même, la plus part des fenêtres donnent sur le Nord, donc moins lumineux, et à l'Est sur une petite cours et un grand mur de brique. Du rez-de-chaussée, c'est très difficile de savoir s'il fait soleil. C'est mieux à l'étage mais quand même.
Quand je dis que Montréal manque de lumière l'hiver, entendons-nous, Montréal est au 45ième ( à la hauteur de Bordeaux) parallèle donc nettement au Sud de Paris qui est au 49ième. Paris est nettement plus sombre d'autant plus que beaucoup plus nuageux l'hiver. Et bizarrement quand j'ai besoin de voir du ciel, j'ai le goût de monter au Nord, dans la Nuit Arctique me baigner dans l'immensité des étoiles, dans la paix du monde de glace. C'est vrai qu'il y a là-bas aussi la peur primitive, qui nous fait toucher à la réalité du vivant. Un vivant qui n'a pas peur vit dans une cage qui le protège, en sécurité peut-être mais sans liberté.
J'irai marcher dans la nuit du Nord, me mesurer à la grandeur du monde, et comprendre que je n'ai de sens que si je suis avec et dedans, je ne dominerai rien, je ne changerai pas le monde, je chanterai avec lui pour que la vie continue.
Commentaires
PS - Me semble que ta mise en page débloque ? ça file tout à droite (avec Firefox).
oui, c'est bizarre ce machin de mise en page qui se fout de nous! Ce n'est pas bien d'insulter le chien en le traitant de chat... il y a trop de boulot en ville je retourne dans la forêt.
Sur IE aussi ça débloque.
Grosses bises à Platon, il est rigolo ce chien.
Voilà j'ai trouvé le problème de mise en page, c'était évidemment de ma faute.
"Un vivant qui n'a pas peur vit dans une cage qui le protège, en sécurité peut-être mais sans liberté."
Tout à fait d'accord ! Il y a beaucoup de vivants du type "humain" qui préfèrent s'enfermer (ou se laisser enfermer) dans une cage plus petite encore, celle des peurs imaginaires...Ca donne la violence, le rejet, l'intolérance, et toutes les dictatures ordinaires ( par exemple celle qu'Anita narre ce soir). Les nouvelles de ce qui se passe autour me donnent la nausée ces temps-ci.
Ta fenêtre ouverte est comme une source fraîche. Merci, grand ours
Qu'est-ce qui peut bien attirer un ours dans la nuit polaire ? La Grande Ourse, pardi !
Mouk, la fin de ton texte m'a beaucoup plu. Tu parles très bien du ciel étoilé et de la sensation particulière d'apaisement mêlé d'exaltation ressentie en le contemplant.
J'adorerais voir la nuit vraiment noire, celle qui n'existe plus ici depuis l'éclairage nocturne des villes. En fait je ne l'ai jamais vue, mais elle me manque. Profite bien de la nuit arctique !
Lune--) oui, il faut aller au delà des humains pour comprendre notre réelle place dans le monde... Il y a des montagnes près ( à moins de 500km) de chez toi... si le Nord ne t'es pas accessible.
Kinka+Lise--) la liberté a un prix, savoir qu'on n'est pas au dessus mais parmi, qu'on ne détruit que soi-même.
Comme toi, j'aime beaucoup la nuit sans lumières humaines, mais c'est difficile à trouver par ici...
Par contre, quand je suis à la maison, en novembre, décembre, je trouve les journées déprimantes car sombres.
En fait, la nuit est triste lorsque l'on est dans un milieu urbain, avec toutes ces fausses lumières électriques. D'ailleurs, j'ai été bien embêté cette année, car la mairie a installé des lampadaires dans ma rue (qui avait été épargnée jusqu'à maintenant)