Il est trop tard
jeudi 24 avril 2008, 23:25 General Lien permanent
Le Giec parlait de la perte de la calotte glaciaire arctique pour 2080, puis d'autres ont ramené à 2050, puis à 2030. Ce sera avant 2015, et les conséquences seront terribles.
Le professeur Louis Fortier fera (a fait au moment ou vous lisez) ce soir une conférence où il démontrera que nous perdrons la calotte glaciaire avant 2015, qu'il est trop tard pour y changer quoi que ce soit, et que les conséquences seront très importantes. De peur de passer pour des alarmistes, les scientifiques ont été trop timides. Maintenant, ils doivent dire ce qu'ils savent.
Ce monsieur est le directeur du réseau Arcticnet, le plus important regroupement de chercheurs du monde sur l'Arctique et la déglaciation, si quelqu'un sait, c'est lui. Le brise-glace scientifique Admunsen vient de passer l'hiver à dériver dans la glace, et les mesures sont on ne peut plus évidentes. Il n'y a pratiquement plus de glaces de plus de 10 ans, et partout elles sont très amincies.
Il y a aussi James Hansen qui dirige le Goddard Institute de la Nasa qui soutient que c'est en 1990 le seuil d'irréversibilité des changements climatiques, il est trop tard et nous devrons tenter de nous adapter.
Je pourrais vous parler du dendroctone du pin, de la perte du pergélisol, de glaciers qui ont commencé à vêler 3 mois trop tôt, des relevés satellites, de l'albédo de la terre, tous les indicateurs sont au rouge. C'est maintenant certain, non seulement le réchauffement est plus rapide que tout ce qui était affirmé, mais il est aussi plus intense que prévu.
Oui, ça fait longtemps que je dis des trucs du genre, et que je prétends que le GIEC c'est une bande d'optimistes impénitents. Mais ce qu'il y a de nouveau, c'est que la preuve est maintenant là, il est trop tard. Même si on arrêtait toutes les voitures, toutes les centrales aux charbons, toute la production de pétrole maintenant, les changements climatiques auront lieu, très bientôt et avec d'énormes conséquences.
Il est encore trop tôt pour affirmer hors de tout doute que la présente crise alimentaire vient du réchauffement global, mais une de ses origines est certainement la crise énergétique qui est liée, et qui ne fera que s'approfondir. Cette été sera peut-être une bonne saison météorologique pour les céréales, mais statistiquement il y en aura une mauvaise bientôt, et nous verrons alors l'ampleur du désastre que nous nous sommes préparé.
On notera sans doute que l'année 2008 fut l'année où la population humaine de la Terre a atteint son maximum. J'ai pensé me battre pour la survie de mes petits enfants. Et puis j'ai compris que je voulais sauver mes enfants. Je constate maintenant que moi-aussi je suis en danger.
Bien sûr que des humains vont survivre à ces changements. Mais ils auront une vie radicalement différente de la nôtre.
Commentaires
Ça fait peur ce que tu dis...
Enfin en même temps, je me dis que ce n'est pas nécessairement une mauvaise chose. Je veux dire, la diminution plus ou moins importante de l'humanité et le changement radical.
Car en fin de compte, la nature aura payé le prix mais elle triomphera toujours. Certes, certaines espèces disparaitront, mais rien n'interdit de penser que dans les grands changements qui se préparent, d'autres naitront. Un peu comme les mammifères ont succédé aux dinosaures. Après tout, le temps des mammifères est peut-être fini, à cause du plus "intelligent" d'entre eux... Reste à savoir ce qui vient ensuite...
Les Mayas avaient calculé la fin de notre ère pour 2012 (alors que son origine commence en -3100, par là, soit environ à la naissance des premières grandes civilisations connues, c'est marrant, non?). Peut-être avaient-ils vu juste.
Ton billet m'en a inspiré un.
Ton billet m'a fait le même effet que l'annonce du cancer de mon frère, choc, colère (merci Oxygène pour ton témoignage de 20 ans de mensonges de nos politiques), peur, tristesse. Et la même furieuse envie de vivre chaque seconde. 2012 ? Cela ne nous laisse vraiment pas beaucoup de temps...
2012... 2029 (une météorite?)
Bien sur que les scientifiques ont été trop frileux. D'autant qu'à la dernière conférence de Bali, les pays dits "émergents" ont refusé de signer certains accords car ils ne veulent pas payer les pots cassés par les pays industriels qui ont bien pourris notre planète.
Tant que l'on sera dans des logiques de politiciens, on n'avancera pas. Adieu les ours polaire, vive les guerres.
Je suis pas franchement sure d'avoir envie de voir l'avenir....
J'espère que tu te trompes. J'espère ne jamais avoir à regretter d'avoir mis mon papillon au monde...
Moi non plus l'avenir ne me dit rien. Le pire est devant nous.
Aimons-nous, n'oublions pas de nous aimer, et d'aimer ce qui reste encore aimable autour de nous.
Je me souviens d'un commentaire d'un scientifique dont le nom m'échappe : n'oublions pas que la planète s'en remettra certainement; elle a vécu de nombreuses catastrophes et s'en est toujours remise; mais pas nous !
Ca fait deja un moment que je le pense et ceux qui payeront le prix fort ce sont les populations qui ont le moins contribué au réchauffement...
Tili--) C'est vrai que les pauvres vont payer avec la seule chose qu'ils ont, la vie.
Stefbsl--) Bien sûr que la terre s'en remettra, même que des humains traverseront cette crise. Mais ils vivront très différemment.
Mère Castor--) très juste ce que tu dis là.
Lune--) la vie est à la vie, il n'est pas au monde par ta volonté, mais parce que c'est ça, la vie. Elle est ni dure, ni cruelle, ni généreuse, ni... elle est, au delà de nous.
Marloute--) on aura pas besoin d'une météorite pour se détruire, nous sommes très capables de faire cela nous même.
Saveur--) 2012, ça me semble très proche, j'ai écris un billet où je parlais d'un premier grand choc météo cette année-là ( des grandes marées) mais ce n,est pas une prévision, c'était juste pour faire image. Un exemple d'une conjonction exceptionnelle.
Oxygène--) il est très bon ton billet.
Nanouk--) peut-être revenir à l'ancienne sagesse, ne prendre que ce qu'il y a de trop.
En fait, l'Ours, je deteste ce genre de titre, et je trouve toujours suspectes les annonces de calamités. Sur le rechauffement, c'est un fait. Sur son incidence probable sur notre vie aussi.
Mais il faut se dire que l'humanité s'est toujours déplacée en fonction du climat. ce qui était une démarche spontanée est certainement rendu plus difficile, parce que les structures humaines ont changées, et qu'il est plus difficile de déménager sa villa de bord de mer que sa tente.
Nos habitudes de vie ont changé et cela va devoir se remanier. (mais tu auras encore quelques occasions de de manger deux fois de suite dans ta pizzeria préférée )
Pour autant est-ce vraiment une catastrophe?
Les politiques vont se mettre à penser interdépendance, globalité du climat et non point seulement de l'économie. et ils vont s'y mettre, parce que l'intelligence humaine fonctionne toujours sur le mode de l'adaptation quand il y a le feu au derche. (600 000 ans pour admettre que le genre humain avait deux sexes, faut leur pardonner d'avoir mis trente ans à comprendre le réchauffement)
Il n'y a pas d'un coté les bons qui avaient tout compris de la vie en harmonie et les mauvais. il y a toujours eu des équilibre complexes de contraintes et d'opportunités, d' avidité et de systèmes de régulation, de hasard et de nécessité.
Dire d'entrée de jeu : "ce qui se passe est du domaine du catastrophique", c'est pousser les gens à se radicaliser sur leur position défensive. (faire des stocks, s'en foutre plein les fouilles avant le déluge, repousser encore plus loin le pauvre et l'étranger devenus encore plus menaçant etc...)
Vu de l'intérieur des ordres partiels, tout changement est un effondrement. Les riches planteurs du Sud des Etats-Unis en 1865, les Romains, Les Allemands en 1929, tous ont vu LEUR monde s'effondrer, sans pour autant que LE monde ne soit perdu.
La fin de l'expansion du nombre d'humain? Ce sera peut-être bien un effet, pourquoi serait-il négatif?
Alors, oui, préoccupons nous du fait que ce ne soit pas les plus pauvres qui payent en pleine figure. (ce qu'ils vont faire de toute façons, hélas) Mais sans pour autant jouer les Philippulus .
Anita--) Oui, tu as en grande partie raison. Mon titre faisait référence à il est trop tard, il y aura quoi qu'on fasse des changements climatiques très importants. Et non pas il est trop tard pour l'humanité...
Je n'ai pas employer le mot "catastrophe" parce que la définition scientifique du truc est différente de la signification usuelle, mais c'est bien un changement de structure, une catastrophe.
Je termine même en disant que des humains vont survivre, mais ils seront moins nombreux, et le mode de vie sera vraiment différent.
Je me demande si cela exige un billet pour préciser.
Salut mon ours!!
Me voici de retour sur ton site, après tout ce temps et le premier article que je lis me parle si fort et résonne en moi. Je voudrais tellement écrire aussi bien que toi! Et les changements brusques et les catastrophes (si, si, les inondations, les glissements de terrain, les feux de forêts, l'augmentation du niveau des eaux, l'acidification de l'océan, etc...), ça a déjà commencé, c'est là, c'est pas pour demain ou dans 500 ans! Maintenant, savoir ce qui va en sortir, quelles adaptations vont apparaître, et autres, c'est une autre question... Et plus nous repoussons l'échéance, plus nous hésitons à prendre des mesures d'importance et plus brusques et dures seront les changements qui s'imposeront à nous... Oh désolée de m'apesentir sur ces considérations peu réjouissantes ... enfin, on auras toujours le bateau pour partir sur les eaux, et à ce moment-là, peu importe qu'elles montent, tant qu'il reste du vent