Une rencontre étonnante
lundi 12 mai 2008, 21:06 General Lien permanent
Lundi : jour de rédaction. C'est pas le boulot qui manque, mais malgré toutes mes tentatives, rien. Le chien Platon me signifie que plutôt que glander devant l'ordinateur, vaut mieux sortir. Je ne trouverai peut-être pas l'inspiration, mais certainement des couleurs sous ce soleil magnifique.
Pour tout dire, j'ai même tenté d'écrire par surprise, mais ma flemme est plus rusée que moi aujourd'hui, elle est la reine de la procrastination. Ça ne peut être moi le coupable, étant un travailleur acharné, disons que si ce n'est pas ma flemme, c'est le chien qui exige d'aller dehors. Il faut avoir un chien sous la patte, on peut l'accuser de tous les mots de la terre et il continue à nous aimer. Oui bon, j'ai eu une compagne aussi, qui m'accusait de tous les maux de la terre, mais je vis plus longtemps qu'un chien.
On va au parc! je n'ai pas eu à me poser la question, Platon veut aller à la chasse aux écureuils. Comme je ne crains pas vraiment pour les écureuils, j'accepte d'autant plus volontiers qu'il y a des bancs confortables et une ombre très douce, et c'est assez proche de ma définition du bonheur aujourd'hui. Ce que c'est bien, il y a tout près une haie qui fleurit jaune avec une odeur de presque gingembre, mais un peu plus sucrée. Il y a un arbre, et certainement des écureuils.
Mais plutôt que de partir dans sa chasse aussi frénétique qu'infructueuse, Platon se plante devant la haie, et incline la tête d'un coté puis de l'autre comme s'il voulait comprendre une phrase complexe. Ha oui! j'entends moi aussi!
Bon, il y a une corneille qui veut à tout prix se mêler de la conversation, mais pour l'essentiel je comprends. Et je suis franchement étonné que peut bien faire un troglodyte des marais dans un parc à Montréal? Comme son nom l'indique, c'est un habitant des marais et en ville peu de chance de trouver des marais. Mais en plus la limite nord de son aire nidification habituelle est à 50 kilomètres au sud de Montréal. Sauf que j'ai beaucoup fréquenté la RNF St-François où on le rencontre assez souvent.
Comme les autres troglodytes, c'est un gros oiseau d'une dizaine de grammes. Gros parce qu'il n'a peur de rien, et qu'il chante assez fort pour remplir une maison. Et comme la plupart des troglodytes, il a des moeurs sexuelles bien complexes et intéressantes. Contrairement au merle d'Amérique qui travaille très fort à surveiller le territoire pendant que madame se tape le boulot, monsieur T. Desmarais, passe l'essentiel de son temps à construire de nombreux nids et à chanter. Dans son territoire, il peut y avoir facilement une vingtaine de nids, une douzaine qui servent de leurres et d'espace de repos, et les autres pour des dames couvant la progéniture. Même si des couples se forment pour de longues périodes, les troglodytes ne sont pas très fidèles (ils seraient plutôt très infidèles). Alors, madame préfère les mâles qui chantent très bien et ceux qui construisent les plus beaux nids. Comme ce n'est pas nécessairement le même qui chante bien et qui est bon constructeur, elle acceptera les faveurs de plusieurs de ces messieurs en faisant bien attention à ce que ses aventures ne soient pas connues du constructeur de nid. Mais dans un marais, la densité des plantes permet généralement d'être discret.
Donc un bon constructeur de nid pourra avoir cinq, six voir huit conjointes tout en étant 8 fois cocu content. Il arrive que le cocu apprenant la vérité ne soit pas content et qu'il jette en bas du nid les oeufs de la dame pas assez prudente. Je vous jure que bien installé dans un kayak échoué dans les longues herbes d'un marais, on voit des films d'amour qui dépassent de loin la complexité des scénaristes d'Hollywood.
Juste au nord de Montréal, il y a de belles iles marécageuses qui pourraient devenir des refuges pour troglodytes. Mais même si notre copain actuellement dans la haie se rendait jusque-là, je doute qu'il réussisse à chanter assez fort pour que des dames viennent le rejoindre. C'est un peu dommage, j'aimerais qu'on entende partout ce si bon chanteur.
Commentaires
aujourd'hui nous jouions dans la ruelle avec les enfants et j'étais toute fière de pouvoir dire à mon Dindonneau "écoute ! tu entends l'oiseau qui chante ? (truluiii, truluiiiiuuuu, triouliiii) c'est un Merle" -et lui de répéter consciencieusement "tun Marle"
je n'aurais jamais su si je ne venais pas te lire...
Je suis triste quand je pense à Paris qui met des piques partout pour empêcher les oiseaux. Les parisiens se privent de tellement de petits bonheurs... et comment se sentir vivant sans ce contact avec la vie?
ah zut maintenant j'hésite beaucoup entre chat et troglodytes des marais, pour ma prochaine réincarnation.
pourquoi ces oiseaux s'appellent "troglodytes", ça ne doit pas être trop possible d'habiter dans des cavernes si on vit dans un marais ?
"écrire par surprise" ? Mais comment qu'on fait ça ?
J'aime beaucoup les troglodytes, mais je n'en vois pas souvent. Plutôt en hiver, quand ils viennent manger les pucerons sur les plantes des jardinières
Que voila un billet révélateur de plein de choses et pas seulement sur les troglodytes .
Charlotte fait comme Platon , elle penche la tête à gauche d'abord (sinon elle finit à la SPA ) et seulement après elle peut pencher vers la droite à l'écoute du chant enregistré .
Les piques dans Paris c'est surtout pour les pigeons mais maintenant on met de belle cabanepour les pigeons et on détruit les oeufs. Rassures-toi Moukmouk ,il y a encore beaucoup d'oiseaux à Paris , des bancs et des jardins privés et publiques baignés d'ombre douce , le bonheur quoi !
Marianne--) je sais bien que les oiseaux sont trop intelligents pour ne pas occuper le territoire parisien. C'est l'esprit des humains qui veulent empêcher les oiseaux, c'est ça qui m'attriste.
Sara--) Ici ils quittent en hiver, trop froid. Mais je les attends, ils sont le signe des beaux jours.
Anne--) pohenegamouk.free.fr/inde...
Tirui--) peut-être parce qu'ils aiment les nids avec un toit, un nid fermé.
Je cherche Killme (yeah), ça fait un moment (yeah baby) que je l'ai pas vu (roll over, yeah baby yeah) et je crains qu avec ses rhumatismes (yeah) il a pas pu se lever (baby) de sa chaise (yeaaaaaaaaaaah), je m inquiètes (yeah) beaucoup (yeah baby)
Mignons petits oiseaux... Droles de moeurs!