Mille merci

Depuis trois ans et quelques, depuis le 10 mai 2006, j'en suis à mon millième billet. Merci à vous de m'avoir donné le goût de continuer.

Je suis de retour dans la forêt de la Belle Endormie. Je n'ai pas encore trouvé la paix nécessaire pour sentir les choses, mais c'est une question de jours. Il faut faire taire la Bavarde en nous, pour entendre le murmure des arbres qui répètent le Chant de la Beauté du Monde. Je suis de retour à moi-même, à la recherche de ce que je suis vraiment, sans les interférences, le bruit d'un monde qui renonce trop souvent à se comprendre.

J'ai commencé ce blogue parce que j'avais perdu l'habitude d'écrire en français. Je voulais retrouver ma manière, trouver les mots pour dire ce que la Vie me chante, faire entendre ma petite voix, pour participer au retour de l'équilibre. Bien sûr que c'est dérisoire et très présomptueux de penser que mes petits textes peuvent changer quoi que ce soit. Pourtant, vous me donnez l'impression que je réussis un peu. Toutes les fois où j'ai pensé arrêter, vous m'avez demandé de continuer. Le nombre de lecteurs continue d'augmenter, j'ai un peu moins de commentaires, mais je reçois plus de courriels qui donnent des avis vraiment réfléchis, qui posent des questions très pertinentes, qui font le pont entre nous.

Grâce au blogue, j'ai rencontré des gens vraiment merveilleux. On dit que l'Internet on ne rencontre pas vraiment les gens, que tout cela est mensonge et apparence. Mais c'est faux. Les quelques personnes que j'ai pu voir dans mon récent voyage m'ont prouvé que je suis bien en lien avec des personnes réelles qui sont vraiment comme elles me le disent, comme je les sens. De fait, ce qu'internet permet, c'est d'élargir le cercle des possibilités de contact. Dans la rue, dans nos activités, la possibilité de rencontrer des gens avec qui nous communiquons vraiment est forcément assez limitée. Merci de tous ces contacts, de tous ces messages qui démontrent une fois de plus que ce sont ces liens de grande qualité qui donnent du sens à la vie.

Je vais continuer à tenter de dire la Beauté du Monde, à faire mes coups de gueule, à me réjouir ou à pleurer de l'état des choses. Et pour être universel, je vais m'efforcer d'être local, de vous conter la vie des oiseaux et des arbres qui m'entoure, la lente respiration de la montagne.

J'espère que vous continuez de me suivre, Vigneault le dit :

Il me reste un pays à connaître
Il me reste un pays à donner
C'est ce pont que je construis
De ma nuit jusqu'à ta nuit
Pour traverser la rivière
Froide obscure de l'ennui
Voilà le pays à faire
Il me reste un nuage à poursuivre
Il me reste une vague à dompter