Une nouvelle voix pour la Planète
mardi 29 septembre 2009, 21:27 Ecolo Lien permanent
Je lisais le New-York Times comme d'habitude. Les lignes éditoriales du grand quotidien sont connues, je ne m'attendais pas à cette surprise.
Je lis avec grand intérêt le prix Nobel d'économie Paul Krugman. Son point de vue est différent, riche et ses analyses lui ont donné raison contre la plupart des analyses des économistes des grandes banques.
Coup sur coup deux papiers très importants, le premier place la donne. Pour le résumer, les scientifiques sont devenus les Cassandre du climat. Ils ont raisons en répétant que la catastrophe est prochaine et évidente, mais personne ne veut les écouter. Comprendre par ce « personne » les grands dirigeants de l'économie mondiale qui courent encore après la croissance à tout prix, même si ce prix est la fin du développement de l'humanité.
Dans le même esprit Krugman avait déjà écrit Running Out of Planet to Exploit qui décrit la simple évidence que la croissance suppose qu'on retire de plus en plus de ressources de notre trop petite Planète et que la croissance est insoutenable, ce qui veut simplement dire que c'est impossible de poursuivre la croissance sans s'auto-détruire.
Le second papier est de Thomas Freidman, l'expert en économie internationale du journal. Sa liste de prix est trop longue pour même en parler.
Dans l'article « The New Sputnik » il décrit comment la Chine Rouge devient la Chine Verte. Que ce pays constatant les immenses dégâts que son développement effréné a produit, a décidé d'investir massivement dans tous les domaines pour améliorer l'environnement du pays.
Freidman fait le rapprochement avec le lancement du Spoutnik en 1958 qui a décidé les USA à investir dans la course à l'espace. Sauf que les USA ne se sont pas rendu compte que le retard s'accumule, et que le refus de remettre en cause leurs politiques dévastatrices les rend encore plus vulnérable.
Ce la met en évidence aussi une très simple réalité. Ceux qui comme les USA et le Canada disent que les pays en voie de développement doivent faire leurs parts dans les changements climatiques ne font qu'argumenter pour ne pas agir, et continuer à polluer avec bonne conscience.
J'espère que le résultat des accords de Copenhague entrainera des pénalités économiques très importantes pour ces gouvernements destructeurs.
Commentaires
C'est le refrain bien connu: c'est pas moi, c'est les autres! Et le refus de céder un peu de son confort, aussi...
Pourtant, le lobby vert américain est puissant - mais puissant comment ? dans quel sens ? il f audrait savoir si la course au fric n'a pas pollué les verts américains eux-mêmes - j'en parle en connaissance de cause, j'y vis.
Par exemple, on nous disait, il y a quelques jours, ( et dans un tout autre domaine) que les telephones portables vont être interdits aux conducteurs de transports en commun et particulierement aux bus scolaires. Jusqu'ici " le lobby des telephone portable s'y etait opposé"
ce qui revient à dire que "maintenant" ce même lobby "a finalement accepté" les rêgles de prudence élémentaire... et, ce faisant, ne s'est plus opposé à une loi fédérale. Conclusion, les lobbys sont plus puissants que le gouvernement lui meme.
On croit rêver, mais c'est portant la grande réalité chez nous : les décisions ne sont pas affaires du peuple, comme on serait tentés de le croire dans tous pays démocratique. Mais seulement affaires d'une poignée de lobbyistes qui tirent les ficelles dans le sens de leur bourse.
C'est marrant comme l'idée de "confort" individuel est très orientée.
Parce qu'aujourd'hui, le confort, c'est quoi ? Avoir plein de télés, de machines diverses et une voiture grosse et confortable ?
Et du coup, se pourrir la vie dans les bouchons, se pourrir la vie à s'entasser dans des immeubles, dans des bureaux et se dire deux semaines par an quand on se met un peu au vert que la vraie vie, c'est ça ?
Au fond, je me demande si je ne serai pas beaucoup plus confortable à faire pousser mon potager dans un jardin à la campagne, où je n'aurais de contraintes que celles liées à mon alimentation, au sens strict (je grossis le trait volontairement). Plutôt que de me cogner les mutations des humains stressés transformés en zombies, de prendre des risques pour ma santé, pour ma vie sur la route, et ne pas avoir le temps de voir pousser l'herbe, ma fille, etc.
Tout ça pour dire : le confort qu'on nous vend est-il VRAIMENT confortable ? Ou bien ça arrange juste tout le monde de nous le faire croire, que le bonheur est dans la possession d'appareils multiples, et que le retour à un confort plus rustique permettrait de mieux le partager, à plein de zhumains ?
Lise --) Une démocratie au USA ? ça se serait une bonne idée. Effectivement tu pointes sur le vrai problème. Dans tous les pays il y a de vrai limitation des sommes dépensées pour les élections. Le président Eisenhower le disait en 1950, le pouvoir millitaro-industriel est une menace à la démocratie, malheureusement il n'a pas été entendu.
Anne--) Effectivement. Sauf que l'agriculture industrielle est tellement subventionnée ( par les impôts que tu paies pour ta vie au bureau) que c'est très difficile de simplement survivre avec l'agriculture de subsistance, le prix du sol arable est trop cher. Ton plan sera efficace quand on arrêtera de subventionner ceux qui nous empoisonnent.
hi hi oui, je sais, on a tordu les mots : j'entendais "démocratie américaine ", comme la comprennait De Tocqueville... Depuis, tout ceci a évolué.