Des solutions suite

Hier j'ai repris un billet pour parler du problème de la faim de manière globale. Mais la vraie question de Lise, c'est : « qu'est-ce que je fais moi pour manger sans m'empoisonner ».

Faire le tour de son super-marché, c'est constater que nous n'avons pas le choix, il n'y a que de la nourriture industrielle. Les fruits et les légumes sont si beaux et si propres qu'on les dirait sortis d'une chaine de montage. Et comme la beauté des fruits et légumes crée l'image de la marque, les distributeurs sont de plus en plus exigeants envers les producteurs qui utilisent plus de pesticides, plus d'engrais plus d'hormones. Comme tout cela coute très cher, il faut mettre en place des méga-fermes industrielles avec des dizaines d'ouvriers qui y laissent leur santé à manipuler ces poisons.

Pour la viande, c'est encore pire, des herbivores nourris uniquement aux maïs-soya parce qu'ils sont plus gras plus vite, élevés entassés parce que bouger réduit la pourcentage de gras, et que forcément il faut leurs donner des kilos d'antibiotiques et autres hormones de croissance... forcément c'est pas très santé, tout ça. Alors que faire?

Acheter à la boutique bio ne nous assure pas d'une très grande qualité. C'est parfois un peu mieux, mais pour réussir à fournir la demande, les fermes bio ont été déplacées dans le tiers-monde, et les fruits et légumes sont cueillis pas mûrs, entreposés dans des containers sans oxygène, transportés en bateaux pour être muris artificiellement. Pas étonnant que ça goute le carton comme ce qu'on achète à l'épicerie, c'est le même processus. Et puis tout ce transport, pas sûr que cela fasse diminuer les GES dans l'atmosphère.

Transformer son balcon en potager, oui je veux bien, mais je ne suis pas persuadé qu'au douzième étage d'une tour d'habitation, avec tous les polluants qui montent de la rue, nous soyons gagnants. Et puis rester en ville le temps des vacances parce que c'est le moment où le potager demande le plus de travail...

Pour ceux qui ont la chance d'avoir accès à des paniers-fermiers, ces réseaux qui distribuent des paniers de producteurs régionaux, voilà une solution. Il faut se creuser un peu la tête pour cuisiner tout ce qui nous arrive parce que nous revenons à la logique de la cuisine, on mange selon les saisons. Et ça, nous en avons perdu l'habitude.

Une solution ? Non pas vraiment. C'est qu'il faut se rendre compte que si la population de notre petite Planète est passé de 2 à 7 milliards c'est à cause de l'industrialisation de l'agriculture. La faim, c'est le seul vrai régulateur des populations animales.

Abandonner la production industrielle de la nourriture, c'est accepter que la population de la Terre diminue de façon sensible. Il y a peut-être des solutions technologiques, mais ce n'est certainement pas vers un retour à des solutions à faible rendement.

En Amérique, le diabète, l'obésité sont des maladies économiques tout comme la tuberculose. Ce sont des maladies de pauvres et des maladies nécessaires pour qu'il y ait des riches. Ce n'est pas une question de choix personnel, ou de conscience qu'il faut manger différemment. Travailler au salaire minimum ce n'est pas un choix, tout comme manger la bouffe industrielle.

Les solutions passent évidemment par l'arrêt des subventions agricoles qui favorisent cette industrie. Les solutions passent par taxer massivement les produits pétroliers pour assurer une répartition des richesses ce qui entrainera une recherche intensive de solutions moins énergivores. Les solutions ne sont pas individuelles, mais politiques.

Oui, je sais, j'ai écrit cela des dizaines de fois...