Un presque Cauchemar

Madame Kiounik est venue me rendre visite cette nuit. Houla-là, elle n'était pas très contente.

J'ai connu quelques loutres dans ma courte vie. Quelques-unes habillées en fille, une loutre déguisée en corbeau, un renard qui aurait bien voulu mais restait renard. Il y en a une très chère avec qui j'ai vécu un tendre automne et qui chantait juste pour moi.

Je suis presque certain que c'est elle qui est venue cette nuit :

Elle voulait me transpercer de ces petits yeux en colère. Sous sa moustache très givrée, pas de sourire, mais des lèvres pincées qui montrent bien la désapprobation.

Mais quel crime ai-je commis ? Bon, je suis parti beaucoup trop tôt de la forêt. Je n'ai pas en le temps de renouveler les tentatives d'approche, la lente cour qu'elle exige pour qu'elle me donne le droit de la voir.

Si tu savais tendre Kiounik, combien j'aimerais mieux être près de toi à tenter de te séduire, plutôt qu'à marcher la ville, dans cette grande course à l'inutile.

Comme il n'est plus possible d'entre la voix de Madame Kiounik dans les vieux billets, je le reprends ici :

Ce qui m’étonne, c’est que, lorsqu’elle chante, elle prend une voix beaucoup plus basse que ses autres mots « loutre ». Comme si elle essaie de m’imiter.