La ville, vie et mort
lundi 9 novembre 2009, 22:24 Ecolo Lien permanent
Oui, un texte que je reprends encore une fois, parce qu'il explique bien que l'échec de la réunion de Copenhague conduit rapidement à la catastrophe.
Le pouvoir repose sur deux jambes : le temple et l'armée, l'idéologie et la répression. La ville c'est la concrétisation du pouvoir. C'est Assurbanipal en fondant Ninive et le puissant empire qui en découle qui l'a découvert. Il y a eu des cités avant, mais le pouvoir de ces villes ne pouvaient durer longtemps, parce que l'armée sans le temple est tout de suite confrontée à une autre armée. Elle ne peut démontrer sa légitimité.
Le temple s'appelle maintenant l'Université et l'armée se cache derrière un grand appareil légal pour éviter de montrer que, comme toujours, les riches ont le droit de tout faire et les pauvres le droit de tout endurer. Le temple comme l'armée ce sont d'abord un grand regroupement de serviteurs qui ont besoin d'eau, de nourriture, d'énergie et d'informations. Les marchands comprennent vite l'intérêt d'être près du temple et de fournir l'armée. Enfin, il faut un système pour évacuer les déchets que produit cette foule. Voilà la ville.
Le pouvoir n'a qu'un objectif, grandir. La limite, ce sont les réseaux nécessaires pour amener l'eau, la nourriture, l'énergie et l'information à la ville. La ville a donc intérêt à créer des centres satellites pour déléguer des fonctions. Voilà l'état. L'état essayera de contrôler ses voisins, c'est l'Empire. La logique est la même et la mort est semblable.
Plus la ville, l'état ou l'empire grandit, plus les réseaux d'approvisionnements et de communications s'allongent, moins ils deviennent efficaces, plus il se produit d'erreurs. Les empires ne sont par renversés, ils s'écroulent sous leur propre poids.
Les villes ont atteint des tailles jamais connues dans le passé, parce que nous avons réussi grâce aux engrais azotés à produire beaucoup plus de nourriture par mètre carré, et parce l'énergie peut dispendieuse nous permet de la transporter sur de longue distance.
Mais voilà, nous avons atteint la limite, nous avons brulé presque tout le pétrole peu dispendieux. Nous ne pourrons plus maintenir les réseaux de transports de vivre et d'information, et sortir les déchets d'aussi grandes villes va devenir trop cher. La ville va s'effondrer, mourant de faim et enterrée dans ses ordures.
Ce n'est ni ce que je souhaite, ni ce que je pense. C'est simplement la réalité en quelques mots. Ce que je souhaite, c'est que nous réapprenions à vivre sans vouloir dominer les autres, sans vouloir accumuler les biens.
ajout: Oui la ville est un réseau de réseaux. Un réseau tout à fait neuronal où la seule vraie planification se fait par le coût de l'énergie. Dès qu'on découvre un chemin plus efficace, l'ancien est condamné, quand tous les chemins coutent trop cher, c'est l'effondrement. Revoir Ninive, Thèbes, Athènes, Rome, Tenochtitlan... et toutes les villes.
Commentaires
Et pourtant la mobilisation pour Copenhague reste faible. L'appel aux politique pour qu'ils agissent atteint à peine les 300 000 voix... On en espérait un million. Les gens sont découragés je crois.
Et pourtant la mobilisation pour Copenhague reste faible. L'appel aux politique pour qu'ils agissent atteint à peine les 300 000 voix... On en espérait un million. Les gens sont découragés je crois.
Tili--) je le suis très pessimiste. Les USA et le Canada, les deux principaux pollueurs (par habitant) refusent de faire autres choses que des discours. Ils espèrent gagner deux ou trois ans avant de bouger, et c'est vraiment deux ans de trop. De nouvelles données en Antarctique sont très inquiétantes, je vais peut-être faire mon billet là-dessus demain.
en même temps, il semblerait qu'Obama participera à la conférence de Copenhague et qu'il est possible qu'il y fasse une annonce.... ne nous décourageons pas avant de voir ce qui s'y passera... il s'agit des négociations internationales les plus complexes et les plus compliquées qui ne se soient jamais tenues, alors ce ne sera certainement pas facile, mais c'est le moment de voir si les humains de cette civilisation sont capables de collaborer...
J'espère qu'il annoncera quelque chose. Mais ne pas oublier que dans ce pays, le président n'a que très peu de pouvoir. Et ce qui me rend triste en ce moment, ce sont des nouvelles disant que la chambre des représentants refusera toute mesure avant les prochaines élections en novembre prochain
Texte intéressant. Noir et pessimiste mais qui porte à réfléchir.
L'effondrement des villes dont tu parles pourrait peut-être acquérir un sens en considérant l'hypothèse que ceci s'inscrit dans quelque chose de plus large. Supposons un instant que les cellules, les humains, les villes, les gouvernements, les sociétés, les empires et les civilisations sont simplement des organismes - des ensembles organisés selon le Robert. Des organismes, composés d'organismes, composée d'organismes... Et tout organisme passe à travers différentes phases d'existence: naissance, croissance, apogée, décroissance et extinction. Alors peut-être alors que l'effondrement dont tu parle s'inscrit tout naturellement dans l'ordre des choses.
Bref, peut-être est-ce tout simplement darwinnien - tout organisme étant assujetti au principe de sélection naturelle.
Mais il fini toujours par naître quelque chose de nouveau sur des ruines.
P.S.: J'avais jadis écrit quelque chose qui peut vaguement servir à mieux faire comprendre mon idée.
Non le processus n'est pas darwinien mais simplement structural. La croissance et la reproduction interne entraine la multiplication des erreurs jusqu'à ce que la structure s'écroule. Les villes meurent étouffées dans leurs déchets.
Et d'autres villes naissent dans le processus darwinien. Mais maintenant, il n'y a plus qu'une ville tant chacun des habitats est interdépendants des autres.
Et le fait nouveau nous ne contrôlerons pas la hausse de la température.
Je vais lire ton billet.
Tili, je crois que c'est plus facheux ; les gens sont inertes pour certains ou écrasés sous la tâche pour d'autres. Peut être faudrait-il aller faire une marche silencieuse en pleine conscience à Copenhague...ou ailleurs. Je ne sais plus.