Tout s'achète

Ou presque, un exemple de plus...

Dès le lever, il gagna la douche et se lava les cheveux avec un shampooing qu'on avait sûrement pas testé sur des yeux de lapins, et dont dix pour cent des bénéfices iraient au sauvetage des baleines.

Il se badigeonna le visage de crème à raser garantie sans chlorofluorocarbones, et protégeant la couche d'ozone. Il petit-déjeuna d'œufs de poules sexuellement satisfaites et vivant en semi-liberté et auxquelles on diffusait du Brahms à longueur de temps. Il mangea des petits pains faits à partir de blé cultivé sans pesticide de sorte que la coque des œufs des oiseaux de proie qui en picoraient dans les champs ne souffraient pas de carence vitaminée. Il utilisa de la margarine sans adjonction d'huiles provenant des pays tropicaux de sorte qu'il apporta ainsi sa contribution quotidienne à la protection de la forêt amazonienne. Il but du lait de ferme à la fraicheur garantie par la petite exploitation qui le produisait et conditionné dans des cartons recyclables. Après avoir siroté sa deuxième tasse de café ( dont le prix avait surement contribué à l'éducation des rejetons d'un péon sud-américain). Sam était à deux doigt de penser que rien que se levant chaque matin, il sauvait la Planète.

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Tiré de: "Un blues de Coyote" de Christopher Moore

Comme quoi on peut s'acheter une bonne conscience à l'épicerie du coin.

Pendant ce temps, je suis très misérable de faire une consommation nettement abusive de kleenex.  J'ai attrapé une chierie de rhume, comme si je n'avais pas assez d'emmerdements comme ça. 

Brahms à longueur de temps, c'est assez pour empêcher une poule de pondre, sexuellement satisfaite ou pas.