Souvenirs amis

J'ai de jeunes amis en France qui annoncent leurs fiançailles. Je ne pensais pas que cette coutume avait survécu. Peu importe l'occasion, pourvu qu'on ait la fête.

L'histoire se passe dans la cour d'une maison de banlieue parisienne. Aux normes Nord-Américaine, la cour me semble minuscule, mais de ce que je connais de Paris cela me semble un luxe. Un arbre, quelques brins d'herbe, une table et un hibachi (un truc pour le charbon de bois, mes dictionnaires ne s'entendent pas pour dire si le mot est français) la Soleil, de la bière et des amis... enfin tout ce qu'il faut pour être heureux.

Le ciel est très bleu et les martinets jouent à tourner sec en stridulant de joie, je papote et raconte, ou plutôt je laisse les mots couler façon de faire comprendre que je suis très bien, heureux d'être là.

Et puis je regarde ces beaux jeunes et je ne peux m'empêcher de penser à Odélie et Yoda, mes amis troglodytes. Ils s'échangent continuellement des petits mots, souvent en opposition, chacun marquant une frontière que le vent de l'amour efface continuellement.

Il faut les écouter :

À la première audition on pourrait penser à une opposition, chacun cherchant à chanter plus fort que l'autre. Mais je crois que c'est plutôt la recherche d'un équilibre à trouver, discussion sur la position sur la branche, comment être bien ensemble en continuant à affirmer sa liberté.

Ils sont si beaux, si intenses. Si je veux encore que ce monde continue, c'est pour eux, pour les jeunes amoureux comme eux, qui tentent de réinventer l'espace amoureux. Parce que c'est à cela qu'on reconnaît l'amour, c'est toujours le premier.