Gasteronomie

Il y a encore du boulot avant que les anglais comprennent ce qu'est un bon repas.

J'ai une très chère amie, qui fait de savantes études de classification et d'évaluation des populations des gastéropodes. Oui, les escargots. Je sais bien ça semble drôle comme ça, mais si personne ne s'occupe de savoir comment vont les escargots, il est bien possible qu'un jour nous en ayons plus à manger. C'est donc de la plus haute importance, au moins pour moi.

Elle étudie les escargots du pourtour de la Méditerranée, si j'ai bien compris. Il y a surement trop d'espèces différentes pour prendre toutes les variétés d'escargots de la Terre et de tenter de coincer ça dans la même étude, ça ferait un bouquin de plusieurs milliers de pages. Mais c'est quand même un très gros boulot.

Enfin, pour son plus grand malheur... elle dit que non mais moi, je suis sûr que oui... son laboratoire est en Angleterre. Il me semble que pour étudier les bibites de la Méditerranée, on devrait faire ça à l'ombre d'un pin parasol avec un verre de pastis à la main, et pas à l'ombre d'un parapluie avec un verre de bière tiède...

Il y a quelques jours, elle a décidé de faire une note particulière pour les gastéropodes qui ont un intérêt gastronomique. Je suis tout à fait d'accord avec elle, c'est important de savoir ceux qui sont bons et ceux qui ne le sont pas. Un de ses savants confrères anglais est venu lui demander qu'elles étaient les particularités du tractus gastro-intestinal de ces mollusques qu'elle classait dans la catégorie « gastronomique ». L'idée qu'on puisse s'y intéresser pour la saveur ne lui était même pas venu à l'esprit.

Dans le fond, elle est triste mon histoire...

Mais bonne nouvelle, Blandine de Kuujjuaq, la belle chouette des neiges, est venue se poser dans ma cour. J'attends, elle reviendra et je ferai une photo pour vous.