Réjouissons-nous!

La libération de l'Égypte est un immense espoir. Ce n'est pas la victoire, mais l'Afrique du Nord se met en marche vers sa libération.

La Tunisie, et puis maintenant l'Égypte se libèrent du dictateur. Il n'y a pas de victoire finale, mais c'est un immense pas en avant. Ces voleurs, ces bandits qui se maintenaient au pouvoir par la terreur, sont partis c'est déjà énorme. J'entends à la radio, les cris de la foule Algérienne, et si ce verrou saute, plus rien ne pourra résister à ces peuples qui réclament justice depuis si longtemps.

Si la Tunisie apparaît comme l'échec de la politique coloniale française, le renversement de Moubarak c'est l'échec de la politique américaine visant à protéger l'État d'Israël de ses voisins. Le pouvoir est maintenant aux mains de l'armée Égyptienne.

Sauf que c'est abusif de parle de l'armée Égyptienne. Cette organisation qui représente au moins 50% du PNB du pays, dont tous les cadres sans exception ont été formés aux USA, est depuis longtemps divisée en factions, groupes d'intérêts, et idéologies passablement différentes. Moubarak les unifiait à cause du pouvoir économique de corruption qu'il représentait et parce qu'il était le lien principal entre les États-Unis et l’Égypte.

Mais les analystes des USA, qui ne sont pas aussi stupides qu'on aime le prétendre, commençaient à se sentir inconfortable d'appuyer cet autocrate-voleur qui voulait créer une dynastie. Moubarak commençait à devenir encombrant. Alors, au moment du soulèvement, ce fut facile d'appuyer un autre courant politique déjà existant, mais dont les dirigeants se gardaient bien de parler en public tant que le dictateur était en poste.

Ce n'est pas la première fois que des peuples se lèvent contre des dictateurs. Ce qui a changé c'est qu'avec les nouveaux médias, les dictateurs peuvent moins noyer dans le sang ces révoltes. Si l'armée avait tiré sur le peuple Égyptien, les USA n'aurait pas pu continuer à la soutenir. Je sais il y a l'Iran, mais justement l'Iran n'est pas soutenu par les USA...

Par un curieux retour de l'Histoire, les USA ne peuvent plus se permettre la politique de la canonnière qui a fondé sa richesse et son pouvoir.... Enfin, cela prend une raison acceptable, et en Égypte, ils n'ont pas eu le temps d'en inventer une comme en Irak ou en Afghanistan. Obama a donc laissé tomber son ami encombrant, parce que de toute façon, il est ami avec tous les autres généraux égyptiens.

Mais l'analyse n'est pas complète sans parler de l'influence des pouvoirs coloniaux d'Europe, surtout de la France et de l'Angleterre. Oxygène le fait beaucoup mieux que je pourrais le faire. C'est un article à lire.

Oui, j'ai peur moi-aussi, des intégristes barbus. Après tout, quand l'État empêche le discours politique, l'église ou la mosquée reste le dernier lieu de la liberté de parole. Et en Égypte comme en Angleterre et aux USA, les religieux, sous le nom de charité, ont rempli une grande partie des devoirs de l'état, leurs donnant une immense écoute. Mais je reste confiant, par internet activons nos liens avec nos amis Égyptiens pour crier avec eux.

J'entends monter d'Algérie l'appel au renversement du régime corrompu. J'ai beaucoup d'espoir, mais comme j'avais beaucoup d'espoir à entendre le peuple chilien crier : « Un peuple uni ne peut jamais être vaincu ». Oui, un peuple uni peut être vaincu, mais peut-être si nous appuyons de nos cris, si nous empêchons nos dirigeants de détruire l'espoir... le printemps pourra arriver.