Moukmouk de Pohenegamouk

Suzanne Simard est une botaniste qui étudie les grands arbres, et surtout la communications entre les grands arbres. C’est elle qui a démontré que les grands pins de Douglas reconnaissaient leurs rejetons, et les nourrissaient pour favoriser leurs croissance. Pour un passionné de phytolinguistique comme moi, cette découverte ouvre des perspectives fantastiques. Elle a fait cette découverte en ce demandant pourquoi les arbres des plantations de pins ne poussaient pas aussi vite que dans les forêts naturelles. D’abord ces plantations ne sont pas des forêts, mais des monocultures extrêmement fragiles qui ne favorisent pas la vie. La forêt c’est vivant, donc complexe et plus c’est complexe plus c’est résiliant et productif pour la vie.

Il ne reste que très très peu de forêt de grands pins dans le monde. Il y a actuellement sur l’Ile de Vancouver, un combat pour protéger une des dernières de ces forêts  « la forêt du ruisseau des fées ». Plus de 1100 personnes qui bloquent les routes d’accès, qui s’enchaînent aux arbres et que la Police Montées tente de déloger. Les compagnies forestières ont acheté des amérindiens pour dire qu’ils ont le droit d’abattre la forêt, mais la plupart s’opposent bien conscient que c’est leurs vie qui disparaîtra.

Les même compagnies forestières qui affirment, preuve satellitaire à l’appui, que le couvert forestier est plus vaste aujourd’hui qu’il y a 50 ans. Oui c’est vrai, mais remplacer une forêt complexe par une plantation de palmier à huile, c’est comme dire qu’un parc d’engraissement de bovins favorise la biodiversité. De la même façon que les plantations de pins gris, nous protègent des désastres écologiques. C’est pire qu’un mensonge, c’est provoquer le désastre écologique.

Les arbres sont sociaux comme les animaux. C’est la diversité qui nous protège, il faut s’opposer partout à la destruction des forêts. Notre survie en dépend.