Une grande invention

Hier grand diner chez Dodinette. En plus des Dodinous, il y a Nanouk, François frère de Doninette, et l'ours aux chaudrons comme d'habitude.

Aux chaudrons c'est beaucoup dire puisque j'avais décidé de concevoir un repas d'été, c'est à dire un truc sans cuisson. Donc, la maintenant fameuse salade mangue-avocat, adaptée aux fruits d'ici, et que je sers avec quelques branches de coriandre, ça rajoute vraiment très bien. Je l'ai fait parce que celle que j'avais fait chez elle il y a quelque temps... et bien j'étais vraiment pas satisfait.

Et puis plat que j'adore, la caprèse... tomate basilic et bocconcini. Je coupe le tout en cube contrairement à la présentation habituelle, parce que ça fait du jus dans le fond du plat, et que c'est totalement magnifique avec du pain.

Nous en sommes maintenant au Carpaccio. C'est en 1963 au Harry's bar que fut créé le fameux plat. Ma version n'utilise pas le ketchup et la moutarde sucrée mais simplement du jus de lime et c'est amplement suffisant. Servis avec de la roquette et du parmesan, c'est extra.

Sauf que voilà, François est végétarien. Il paraît que c'est un végétarien civilisé qui ne gueule pas trop, mais quand même de là à lui servir de la viande crue...donc il faut que j'invente quelque chose. Ça y est je vais faire un truc avec une betterave orange, ça va ressembler aux plats des autres et tout le monde sera content. En allant l'acheter, je tombe en face d'une racine développée par les Mayas il y a 700 ans, le Jicama. Pachyrhizus Tuberosus. C'est entre le navet et la patate, mais le goût est assez sucré et délicat. En frite c'est très bien, mais ça ne sert à rien de la faire cuire à l'eau, ça ne devient pas mou comme une patate. Donc à la mandoline, je fait des tranches très minces de la betterave et du jicama, de l'huile et du citron, avec du gruyère pour mettre dessus.

Sauf que ma betterave orangée, n'est pas orangée mais plutôt jaunasse et avec le crème du jicama, je trouve que ça manque de couleur. Donc, j'ajoute une racine extrêmement rare et sophistiquée au printemps qui porte le nom bizarre de radis, toujours en tranches fines. Avec de la roquette comme tout le monde. J'aimerais bien me trouver une épice qui irait là-dessus. Quelque chose comme paprika et... je ne sais pas encore, ou un cari allégé par... ou encore on pourrait mettre un peu de tzatziki dans l'assiette, comme vous voyez je n'ai pas encore complété la recherche, mais si vous avez des idées...

Je n'ai pas eu l'avis de François sur ma création, mais il faut spécifier que ce n'est pas lui qui m'a le plus coupé la parole durant la soirée, disons que c'est un monsieur discret. Spagrave, je suis farpaitement capable de parler durant 4 heures de temps.

Ce fut une magnifique soirée. Je l'aurais continué très longtemps, mais il faut avoir pitié de ceux qui ont de jeunes enfants, qui ont faim le matin, peu importe l'heure où on se couche. Et puis simplement être assis à coté de Nanouk, l'Ourse douce, j'étais très bien.