Une aide à la presse?

L'idée que l'État puisse donner des subventions à la presse écrite est incompréhensible pour un Nord-Américain. Quand Sarko I annonce 600 millions d'aides, je ne comprends pas. Le quatrième pouvoir doit être indépendant comme la justice. Un ministre donnant un ordre à un juge entrainerait sa démission. Essayons de comprendre.

L'idée d'une presse écrite indépendante ne tient pas le début du commencement d'une analyse. Pour qu'un journal puisse survivre, il faut qu'il soit membre d'un grand groupe financier, qui est par définition un groupe d'intérêt. Sauf que nous sommes en face d'organisations qui ne sont pas stupides au point de se contenter d'être les chantres et les porte-parole du groupe financier, tant il est préférable de travailler à maintenir l'ensemble de la structure économico-politique qui permet au groupe d'exister.

Ça fait très longtemps que je n'ai vu dans un journal le semblant d'une critique de la notion de marché, sinon récemment pour dire que le marché n'est pas moral. Personne ne dit que devant la taille des groupes d'intérêts, il n'y a pas de marché possible ( c.f. Léon Walras entre autres).

De fait, la presse se contente de répéter les lieux communs qui maintiennent la structure en place. Une société dangereuse ( même si la criminalité diminue), l'intelligence des grands leaders économiques même si la gestion est des plus médiocres, les vedettes à la vie dissolue, enfin vous pouvez les lister aussi bien que moi.

Le lectorat des journaux diminue continuellement parce que ce que les journaux publient est trop loin de la vie. La télé est bien meilleure pour dire la société du spectacle, et la vie des gens, loin du spectacle n'a plus d'intérêt. Votre vie est trop moche pour qu'un journal s'y intéresse alors c'est normal que vous ne vous intéressiez pas aux journaux.

Il va subsister des revues et des journaux parce que les corporations ont besoin de dépliants publicitaires. Mais le journal comme outil d'information est peut-être déjà disparu. Le New-York Time, la peut-être dernière grande institution indépendante est en train de faire faillite, comme Le Monde, et le London Time. Je ne vois pas de solution au problème de l'édition papier de l'information.

Subventionner les journaux, c'est comme subventionner les General Motors, Ford et autres. Le modèle économique, le type de direction et l'orientation de ces structures les condamnent.

Laissons les mourir pour que des idées neuves apparaissent.

Des réseaux sur internet? Peut-être, j'ai aussi hâte que vous de voir ce qui va en sortir.