L'Arctique aujourd'hui

Un ami ( Damien pour ne pas le nommer) m’envoie aujourd’hui un article du Monde. On y parle de la géopolitique de l’Arctique qui change très rapidement parce que la banquise disparaît. Mais comme toujours les données sont totalement dépassées par les faits. C’est vrai que de 1973 à 2003 la banquise a perdu en surface l’équivalent de 2 fois la France. Mais en 2004 et 2005 c’est encore une fois l’équivalent de la France qui est disparue.

J’aurais bien aimé vous mettre cette carte satellite pour bien montrer mais je n’ai pas trouvé le truc, alors tentez de l’ouvrir.

L’an dernier, le passage du Nord-ouest s’est ouvert à la navigation le 5 juillet. Cette année 38 jours avant, le canal du Bassin de l’Arctique de l’ouest et totalement libre de glace. La passe d’Igloulik est encore glacée ( parce que peu profonde), mais un cargo faiblement renforcé pourrait passer au Nord de l’Ile de Baffin par le Canal Lancaster, et sauvez 7000 kilomètres entre Amsterdam et Tokyo, ou Hong Kong, ou ShangHai… le passage du Nord-ouest est déjà une réalité, pas dans 10 ou 15 ans, maintenant. Combien de temps croyez-vous avant que les mêmes rafiots pourris qui se brisent régulièrement dans la Manche, là où il y a une surveillance intensive, aillent détruire ce paysage mille fois plus sensible que la Normandie?

Le gouvernement canadien parle de construire des brises-glaces capables de faire la surveillance là-bas. Comme cela prendra 7-8 ans avant que ces bateaux naviguent, continuez de parler un peu et nous n’en aurons plus besoin. L’Arctique est un désert très sec, et les grandes pluies du début du mois, nous démontrent que quelque chose est arrivé. Ce quelque chose, ce pourrait être le pergélisol qui fond et libère des quantités très importantes de méthane, gaz à effet de serre beaucoup plus efficace que le co2. Le processus d'accélération que craignent les scientifiques, ce pour quoi on négocie Kyoto, est peut-être déjà commencé.

Évidemment, si c’est le cas, quand on le saura, il sera trop tard. Oui, oui c'est vrai, je suis un grand inquiet, j'ai peur de tout et je crains toujours pour mes amis et pour ma mère la planète. Mais, c'est peut-être mon rôle de me ridiculiser en criant de faire attention...