Un bisou de Caroline

L’absence de glace dans le Golfe Saint-Laurent rend les baleines très heureuses. Il y vraiment une surprenante variété de grandes dames toujours à profiter de l’abondance de nourriture. Des rorquals communs et même un couple de grandes Bleues, mais ils devront partir sous peu, la glace s’étend maintenant rapidement, au grand bonheur des phoques et de ceux qui les mangent.

Les bélugas restent chez nous. Ils trouvent toujours des trous pour respirer et même cassent la glace quand c’est nécessaire. Cela a beaucoup étonné Candy Froggie qui me demande comment cela peut bien fonctionner. Le nom scientifique nous en donne une bonne idée : delphinaperus leuca. Le dauphin blanc sans aile.

De fait, c’est l’aileron dorsal qui s’est transformé pour faire une « crête » osseuse qui est bien montée sur des cartilages capables d’absorber des chocs violents. Disons que c’est un peu comme la main. Si celle-ci n’était pas très bien protégée par un très complexe système d’amortisseurs faits en cartilage la main éclaterait quand on donne un coup de poing, ou ne serait pas capable d’absorber la vibration quand on donne des coups de marteau ou de hache. Même chose pour la structure osseuse qui reste de l’aileron du Denebola brachycéphale son lointain ancêtre. Ce système osseux s’est beaucoup avancé avec le temps pour venir près de la tête, avec un avantage certain. Les bélugas n’ont pas les vertèbres du cou bloquées ensemble comme chez les autres cétacés. Ce sont les seules baleines qui peuvent tourner la tête comme nous le faisons. Ou une des rares, je ne les connais pas toutes.

Je pense qu’avec une photo ce sera plus clair :

Caroline est une amie de Namiko, une très belle blonde membre du clan de Cacouna. Vous constatez qu’elle met vraiment beaucoup de tendresse dans ce bisou qu’elle vous offre. Elle est moins joueuse que Namiko, un peu plus rêveuse… elle a 8 ans et a déjà eu un bébé.

Si on regarde bien, tout de suite en avant de la tête, au dessus de la bouche (et de son beau sourire) il y a une première bosse qu’on appelle le bol. C’est une boule d’huile très fine et très pure qui lui permet de concentrer les ondes sonores et de bien les spatialiser. Après une petite dépression sur la tête, c’est l’évent qui lui permet de respirer, et après au niveau du cou, une autre bosse qui est la crête dorsale. C’est avec cet outil qu’elle peut casser des épaisseurs très impressionnantes de glace. Aucun doute c’est une adaptation à la vie en eaux riches, mais très froides de l’Arctique.

En passant je la trouve plus belle que tous les George, les Sophie Marceau et les Monica réunis, même si elle n’est pas une ourse.