Reprise du dimanche le lundi : des Loups

Bellzouzou lance un nouveau concours. Le billet le plus con. Demain je tente le tout pour le tout, mais aujourd'hui je décerne le prix à un monsieur qui vient d'écrire l'histoire des deux milles attaques de loups du XV au XIX siècle en France. Il précise que la plupart des accidents impliquent des orphelins de 7 ou 8 ans qu'on envoyait garder seul les troupeaux. Je pense que les loups avaient pitié de ces enfants et que ce n'est pas le loup qui est le grand méchant... reprise donc du premier billet où je parle des loups.

Allons aux bois, le loup n’y est pas

Dans la mythologie européenne, le loup, le loup solitaire, a le rôle du Mal. J’en comprends que cela fait tellement de temps que vous n’avez pas vu de loup, que vous n’avez plus aucune idée de ce que c’est, autant que la garrigue, ou le beau Danube bleu sont des idées totalement abstraites. Le seul Danube que j’ai vu est plutôt brun-gris. C’est vrai d’autre part que tant les Alghonkiens, les Iroquois que les Inuit ont aussi leurs mythes sur les loups qui sont complètement à l’opposé des récits d’Europe. Le loup y est présenté comme le sage qui a appris à l’humain à vivre en société, la nécessité du nomadisme, et la richesse de l’amour. Nous ferons le tour de toutes ces idées, mais comme il faut commencer quelque part disons que le loup est gentil. Tellement de gens du Nord prétendent avoir vu souvent cette histoire que je me demande si c’est une légende. L’Inuk ( un Inuk, des Inuit) vient de nourrir ces chiens de traîneau de gros morceaux de phoque gelés. Un loup s’approche espérant avoir un morceau. Les chiens font face, ils n’osent pas attaquer, mais se savent capables de résister en groupe. Tout à coup deux grands chiens espérant prendre un gros morceau se désintéressent du débat se regardent, grondent et pleins de haine, se sautent à la gorge. Le loup avance attrape un des chiens par la queue et le tire hors de la zone de combat. Alors d’un silence méprisant, il explique aux chiens que cela ne se fait pas, qu’on ne peut être asocial à ce point. C’est qu’il n’y a pas de loup solitaire, le loup ne survit pas seul. Non seulement parce que sa technique de chasse exige la meute, mais parce qu’il a encore plus besoin de relations sociales que de nourriture. Nous y reviendrons certainement en expliquant la vie des loups, puisqu’ils peuvent tellement nous apprendre sur la façon de vivre. Oui, il arrivera qu’à la fin de sa vie, après la mort de son amour, après l’éclatement de sa meute, un loup ou une louve soit toléré plus qu’accueilli dans une autre meute et vive en périphérie d’une autre meute. Il participera à la chasse et au repas, mais ne pourra pas vraiment se joindre aux grandes cérémonies de la meute. C’est peut-être l’origine du mythe du loup solitaire. Le loup n’y est pas, ce sont les loups qui y sont.