Reprise du dimanche : la loi du plus fort

Je sais nous sommes encore samedi, mais je dois prendre de l'avance parce que ... je suis pressé. Je ne sais pas pourquoi d'ailleurs puisque cette journée dure une heure de plus, passons à l'heure normal cette nuit. Encore une fois, j'ai entendu des néo-darwinistes dire des imbécilités sur la loi du plus fort. Dans un monde où les loups sont rois, il n'y a pas d'avenir pour les moutons. Stupidité.

Il faut avoir vécu dans le monde des hommes sans rien avoir vu de la forêt, pour dire une pareil stupidité. Le principe même de la prédation implique l'équilibre, et ceux qui pratique la loi du plus fort sont les premier à disparaître. Si le loup courrait plus vite que le caribou, si le phoque n'était pas habile à se protéger de l'ours, si le lièvre n'était par plus efficace que le renard, cela ferait longtemps qu'il n'y aurait plus de lièvre, de phoque ni de caribou, et par conséquence plus de renard, ni d'ours ni de loup.

La nature fonctionne par collaboration entre les espèces et la prédation est un mécanisme de collaboration. Pour l'individu caribou faible, malade ou moins efficace à courir, la prédation peut sembler une grande injustice. Pour le troupeau de caribous la prédation est la condition de sa survie. C'est pourquoi le plus fort est le plus faible, parce que sa responsabilité dans l'équilibre est plus grande.

Reprise: je me permets de répéter, on ne le dira jamais assez: C'est pourquoi le plus fort est le plus faible, parce que sa responsabilité dans l'équilibre est plus grande. Et tout manque à cette responsabilité se traduira par sa disparition et probablement aussi la disparition de son espèce.

L'humain des grandes villes se pensent le plus fort. Bien sur, grace à ses machines, il vole plus vite que tous les oiseaux, il nage plus vite que tous les poissons, il coure plus vite... et surtout, il est capable de transformer le monde plus encore qu'un troupeau de bison. Pourtant, il n'a jamais été aussi faible tant il est dépendant de réseaux de transport pour sa nourriture de réseau de communication pour rejoindre les autres, de réseau électrique, de gaz. Toutes ces dépendances, tous ces fils à la patte, lui font croire qu'il est libre, qu'il est indépendant. Alors qu'en tant qu'espèce, il est devenu à ce point fragile, qu'il serait vraiment étonnant qu'il survive.

Il faut trouver une autre façon qui sera plus respectueuse de notre interdépendance avec le vivant. Je ne parle surtout pas d'un retour vers un quelconque passé merveilleux, mais je parle de la nécessité d'une rupture avec la façon dont on vit actuellement.

Les plus forts n'ont jamais survécu très longtemps. Si nous voulons survivre, il faudra cesser la théorie de la domination, sinon nous mourrons écrasés par le poids de notre taille, comme les dinosaures, comme les empires.

Dans un monde sans loup, le mouton ne peut pas survivre.