Bali et puis?

Déjà 2 jours de passer à la conférence de Bali, la treizième conférence de l'Onu sur les changements climatiques et les journalistes n'ont pas grand chose à se mettre sous la dent. Que se passe-t-il donc?

Il faut vraiment savoir comment fonctionne ces grandes conférences internationales pour être capable de sentir ce qui s'y passe vraiment. Pour l'observateur non-averti, des messieurs parlent en avant en disant combien eux ils sont bons et beaux et personne ne les écoute parce qu'ils sont en train de préparer les discours où ils vont dire combien ils sont bons et beaux. C'est que l'essentiel ne se passe pas en avant, mais dans les hôtels tout le tour où des diplomates et des négociateurs tentent d'en arriver à un texte.

Surtout la première semaine qui est consacrée au scientifiques qui font état des connaissances présentes et de ce qui a évolué depuis 2 ans, depuis la conférence de Montréal. Mais juste derrière la scène, ce sont des intérêts économiques énormes qui poussent et tentent de sauver le maximum pour l'entreprise, le pays, la région. Des spécialistes de la virgule imaginative, du comment faire d'une contrainte une stratégie, et des régions qui jouent vraiment leurs peau, leurs survie dans cette bataille, tous ces gens jouent de la menace et de l'amitié pour s'en sortir le mieux possible. On pourrait croire qu'il ne s'agit que d'une bataille d'intérêts et que les changements climatiques n'ont que peu de pertinence dans ces débats. Et pourtant...

La grande différence d'avec Montréal, les USA et d'autres pouvaient encore émettre des doutes sur la réalité du réchauffement global, sur la rapidité du phénomène, sur les dangers que cela représentait. Maintenant ce n'est plus possible et seul les sbires du Buisson Maudit oseront prétendre qu'une stratégie non contraignante est capable de résultats. Et encore ce sera sous les hués des experts de leurs propre pays. Ce manque total de crédibilité ne les empêcheront pas de distribuer encore une fois des fortunes pour acheter des votes de petits pays qui ont absolument besoin de cet argent.

La grande différence aussi c'est passé hier matin, quand l'Australie a enfin signé le protocole de Kyoto et que maintenant les USA sont complètement isolés parmi les pays développés. Vous me direz qu'il y a le Canada qui va tout faire pour avoir l'air fou, avec son actuelle position qu'on ne peut que qualifier de démente. Comptez sur nous. Il y a déjà une très sérieuse équipe qui va répéter à tout le monde que c'est un gouvernement minoritaire et que ce n'est pas la position des canadiens. Pour mémoire la position actuelle du Canada est: si les pays en voie de développement ne font pas leur part, cela ne sert à rien de lutter contre les changements climatiques. Mes voisins font rien pourquoi je ferais quelque chose? De fait la position est pire, c'est il n'y a plus rien à faire, organisons le dernier party avant de tous crever. Ça on va tout faire pour lui enfoncer sa position très profondément dans la gorge je vous le promets.

Le principal débat à Bali c'est comment on organise la suite. Comment on va justement impliquer le plus de gens possible pour vraiment s'attaquer au problème. Et jusqu'à présent, je peux vous dire que rien n'est gagné, mais les nouvelles sont plutôt bonnes. Il y a là-bas des représentants d'un tout petit peuple qui n'ont pas voix au chapitre mais qui parlent quand même très efficacement. Normal parce que pour les Inuit c'est vraiment la survie qui se joue là-bas.