Le souffle de la Terre

La grande découverte scientifique de 2008 aura été que notre petite planète respire. Il est encore trop tôt pour mesurer toutes les implications de la chose, mais ça pourrait répondre à tout un tas de questions très curieuses.

La densité de l'atmosphère terrestre varie beaucoup et on se demandait pourquoi. D'accord ça prend des définitions et déjà, il y a des controverses. Je vous donne la mienne qui est contestable, mais qui en vaut bien d'autres. L'atmosphère, c'est la zone où la plupart des molécules gazeuses sont retenues par la gravité terrestre. Diverses forces agissent sur ces molécules. D'abord des mouvements de convections thermiques (essentiellement la météo), des forces de marées ( gravité donc) venant de la Lune et du Soleil et puis la pression du vent solaire.

On peut diviser l'atmosphère en six couches. La biosphère (les cinq premiers kilomètres) où la vie est possible. La troposphère ( de 6 à 20K) où l'humain peut survivre avec des équipements spéciaux. La Stratosphère (de 20 à 50K), la mésosphère (de 50-85k) la thermosphère (85 à 700) et l'exosphère jusqu'à dix mille Km.

La densité et donc les dimensions de ces couches varient. On connaissait déjà les effets de marées qui sont beaucoup plus importants que sur la mer. Mais ce qui vient d'être mesuré ce sont les effets des vents solaires. On sait maintenant qu'il y a des cycles de vingt-sept jours, et des cycles de sept jours. Notre petite Terre respire selon les cycles que le soleil lui impose.

La première implication, la durée de vol des satellites est différentes de ce qu'on estimait. Cela change aussi ce qu'on connaît sur la propagation des ondes radio. Depuis longtemps on avait mesuré des corrélations entre les taches solaires et la météo sur Terre et peut-être avons-nous là une réponse.

Cette communication faite il y a trois jours au congrès de American Geophysical Union à San Francisco, n'aurait peut-être pas eu tant d'importance si les spécialistes de la modélisation du climat ne s'étaient mis à faire des hypothèses. Il est possible que la pression du rayonnement solaire contribue à rendre encore plus efficace les gaz à effet de serre.

Comprenons-nous bien, je ne suis pas en train de dire que c'est la faute du soleil et que les humains peuvent continuer à polluer. Je dis que les effets du réchauffement sont très visibles alors que nous sommes près du minimum du cycle de l'activité du soleil. Quand en 2012, nous serons près du maximum... le réchauffement pourrait être beaucoup plus rapide. Il nous reste trois ans pour étudier cette hypothèse. Espérons que cela ne soit pas trop grave.