Une histoire de poils

Non pas polis avec une faute dedans, mai bien de poils. Et du poil de trop en plus.

Même les ours doivent de temps en temps se faire couper les poils. Quand je suis dans le Nord, ce serait bien imbécile de se priver de cette protection contre le froid mais en ville, je dois. C'est qu'il ne faut pas laisser trop de traces. 

Simple pourtant, quand les poils en dessous du nez sont trop long, il reste des morceaux de votre dernier repas. En ours qui tient à son intimité, je ne tiens pas à ce qu'on sache quoi ou qui j'ai mangé depuis que j'ai pris ma dernière douche. Oui je prends très souvent des douches, je ne m'appelle pas Ursus Maritimus pour rien, mais je mange encore plus souvent. 

Donc, je profite de la douceur du matin pour essayer de me trouver une personne de l'art dans la jungle parisienne. Ce ne sont pas les coiffeurs qui manquent, ce sont les coiffeurs ouverts. On me dit que chercher un coiffeur ouvert un matin d'aout, c'est comme chercher un ours dans une botte de foin. Mais je ne désespère pas, ma mission est trop importante. 

Ha... Voilà... il a l'enseigne qu'il faut, une chaise comme il faut, de l'eau comme il faut. Il est même assez bien coiffé, ce qui est bon signe. Mieux, sa moustache est très belle et bien taillée. J'entre et je m'assoie.  Je lui explique mon histoire de morceaux qui reste dans ma moustache, et du froid de mon pays, si bien qu'il faut en couper le moins possible mais quand même assez pour qu'on ne sache pas quoi ou qui j'ai mangé. 

Il ne réagit pas. Je trouve ça très inquiétant. Il me pose la question : " Court ?" je recommence non pas trop parce que je ne veux pas avoir froid quand je vais retourner chez moi. Il reprend : Court ! je deviens très inquiet. Mais bon, je comprends que ça ne sert à rien de recommencer mon histoire, il est soit sourd, soit ne comprend pas le français. Je tente quelques autres langues, mais l'Inuktitut lui fait le même effet que le français. 

Indubitablement, il possède la technique. Le ciseau clique en volant comme un moineau pris de folie, ça va vite. Un ami passe et lui crie : ça va ? il répond d'un mouvement oscillant de la main que je traduis par "ça vole", enfin j'espère. 

Le résultat ? c'est court... une très importante parisienne me dit que c'est beau et que ça me rajeunit. C'est vrai qu'on annonce une canicule pour cette semaine. Alors je ne rretournerai pas manger le coiffeur.