Une autre colère.

La droite au Québec s'attaque au système d'éducation. Je suis en colère.

Il paraît qu'il y a un problème dans les finances publiques au Québec. Ce gouvernement vient de baisser les impôts pour les riches, et de diminuer la TVQ (l'équivalent de la TVA), mais il y a un problème de finances publiques. Même si le coût du service de la dette est moitié moindre du service de la dette française et que le déficit représente 1,5% du PNB contre 7,5 en France et 12% aux USA, il paraît que nous avons un déficit insurmontable. J'aimerais bien savoir comment les mêmes fumistes décrivent le déficit américain. Mais quand on cherche à faire peur au monde, la vérité et l'analyse n'ont pas vraiment de place.

Pour combler ce déficit, cette droite propose de porter les frais de scolarité universitaire de 2000$ à 5900$ par année en trois ans. Ce qui rapporterait des revenus de 570millions. Pendant ce temps l'État donne des subventions d'un milliard de dollars aux producteurs de cochons, mais il y a des priorités dans la vie, les cochons avant les étudiants.

Ce même groupe propose de moduler les frais de scolarité en fonction des champs d'études. Un avocat ou un médecin fera plus d'argent qu'un prof de philo, c'est donc normal qu'ils payent plus de frais de scolarité. Le diplôme universitaire devient un permis d'exploiter qu'on achète.

En même temps, la ministre de l'éducation propose le retour des examens comparatifs, de l'échec scolaire et du redoublement. Provoquer plus de décrochage scolaire pour réduire le coût de l'éducation.

Ces idéologues proposent aussi d'augmenter la productivité dans les écoles et les hôpitaux. Comme il s'agit de secteur où les dépenses sont essentiellement en main-d'œuvre, cela veut dire augmenter la charge de travail des enseignants et des infirmières. Mais ce sont les deux catégories les plus affectés par les maladies professionnelles liées aux stress. Le résultat est certain. Moins d'infirmières et d'enseignants et on devra fermer des écoles et des hôpitaux. Une étude américaine démontrait que si on mettait tous les enfants sous ritaline, on pourrait porter les classes à 40 élèves par enseignant. Voilà la solution.

Oui la façon de réduire les coûts de santé et d'éducation, c'est de réduire le nombre d'étudiants, et le nombre de malades. Pour les étudiants c'est assez facile, on augmente les frais de scolarité. Pour les malades je présume que ce sera l'euthanasie...

Selon un chercheur de l'université de Sherbrooke, le Québec aurait le plus généreux système de soutien à la natalité du monde ( garderie, allocations familiales, etc.). Je propose pour combler le déficit que le gouvernement a créé, de couper toute forme d'aide à la petite enfance. Tant qu'à enlever tout espoir à un peuple, ça ne sert à rien de faire des enfants pour les voir se suicider.