La voiture électrique

On nous présente la voiture électrique comme une solution miracle. Où en sommes-nous ?

Toutes les villes du monde connaissent le même problème avec l'automobile. L'augmentation des surfaces accordées au transport ne fait qu'augmenter les distances et les congestions. La plupart des villes font maintenant des efforts pour diminuer l'offre, réduire l'espace accordé aux automobiles en créant des pistes cyclables des voies réservées aux autobus ou aux tramways, et augmenter l'offre de transport en commun.

On veut nous présenter l'automobile électrique comme LA solution. C'est vrai qu'en théorie, l'automobile électrique résout deux problèmes, la pollution dans les villes et l'utilisation des moteurs thermiques qui favorisent le réchauffement global. Mais en pratique, il n'y a pas de technologie disponible pour remplacer l'actuelle automobile à moteur thermique, sinon ce qu'on appelle les hybrides qui au final ne font qu'utiliser plus rationnellement la puissance du moteur thermique, sans vraiment changer la situation de la pollution urbaine ni celle du réchauffement global.

La vraie auto électrique sera donc très petite pour être très légère et son autonomie sera limitée ce qui la condamnera à être un mode de transport pour les banlieusards entrant en ville pour travailler.

Il faut aussi adapter l'offre de service pour rendre possible une large utilisation de ces véhicules. Cela veut dire des stationnements avec possibilité de recharger les piles et probablement aussi des voies réservées pour lui donner un réel avantage sur les autos conventionnelles.

Pour étudier et mettre en place un tel réseau, 40 très importantes villes à travers le monde ont signé des ententes avec le fabricant Renault-Nissan. Dès l'an prochain, des villes comme Londres, Sao Paolo ou Boston mettront des milliers de voitures électriques à la disposition de leurs citoyens, permettant de mesurer les impacts et les problèmes que posent ces nouveaux véhicules.

Fait étonnant aucune ville de France ne participe à ce projet. Un peu moins étonnant, Montréal non plus ne participe pas, nous sommes très très en retard dans la réflexion sur le transport et investissons encore des milliards de dollars dans des infrastructures comme l'échangeur Turcot qui, on le sait déjà, ne fera qu'augmenter la congestion et la pollution. Faut croire que les intérêts de ceux qui construisent des routes sont plus importants que ceux de la population.

Oui bien sûr, pour le transport urbain, les autos électriques sont nettement un progrès sur les autos à moteur thermique. Mais cela veut dire aussi que des milliers de banlieusards vont acheter une auto électrique, en plus de leurs autos à moteur thermiques. Plus de production, plus d'extraction de minerais, plus de plastique, plus de déchet.

Ne serait-il pas préférable avec ces sommes, d'augmenter l'offre de transport en commun avec des autobus des tramways et des trains électriques ?