Saouler la mouffette

Ai-je commis un crime ?

Depuis quelques années je tentais de faire un sirop de cassis. Vous savez ce jus rouge riche en alcool qu'on met dans en dessous du vin blanc pour faire un Kir. C'était plutôt un échec, je me ramassais avec une pâte dense plutôt moche, jusqu'à ce que je suive la recette de Sara d'Andorre , recette finalement très habituelle, et si je m'étais documenté un peu, je n'aurais pas perdu ces litres d'alcool à fruit.

Donc, c'est tout simple, dans des grands pots de verre on met des cassis et on emplit le reste avec de l'alcool à fruit et du sucre. On laisse le pot fermé au soleil durant deux mois. On coule à travers une mousseline, et voilà! Deux mois étant un temps incommensurable pour un ours ordinaire (incommensurable qu'on ne peut pas mesurer, un ours ne sait pas compter jusque-là) je l'ai ouvert et gouté. Houla! J'ai dû ajouter plein de sucre, mais après quelques essais ( hip!) c'est vraiment pas mal. L'an prochain, je vous jure ce sera parfait.

Une des raisons pour faire ce délicieux nectar, c'est que les cassis trop mûrs, développent un taux d'alcool vraiment étonnant et que c'est affligeant de voir les oiseaux se précipiter sur les fruits, jusqu'à ce qu'ils ne puissent plus tenir en équilibre sur une branche. Autrement dit, je préfère que ce soit moi qui aie des problèmes d'équilibre.

Sauf que je me retrouve avec plein de cassis bourrés d'alcool au point d'être immangeables. Pas de problème, ça va dans le compost. Mais c'est bien connu madame Apicilu se nourrit très largement de ce que je mets dans le compost. J'ai très très hâte de voir ce que peut bien avoir l'air une mouffette saoule.