Super-Mésange!

Le Canada s’est choisi un emblème aviaire, le mésangeai du Canada. J’en avais jamais parlé, je crois, il est temps de me corriger.

Ne le cherchez pas à vos mangeoires, c’est un vrai corbeau, un oiseau de la forêt, surtout de la forêt boréale, brillant, libre et fort. Si on veut le voir, il faut aller sur son territoire et on comprendra vite que c’est son territoire et pas le notre. Il nous surveille, nous conduit de sa voix, sans qu’on le voit jusqu’à ce qu’on sorte son sandwich ou un biscuit qu’il viendra alors vous voler dans la main en une attaque rapide et discrète qui vous laissera surpris.

 

Quand on le voit, c’est une mésange bleue de la grosseur d’un merle. Il a la forme et surtout l’agilité de vol d’une mésange, acrobate du ciel et jamais à court d’une blague ou d’un exploit pour montrer qu’il est le meilleur.

 

Il ne craint pas les humains, juste qu’il a tellement l’habitude de regarder sans être vu, de jouer à « cherche-moi je montre sans être vu », qu’il ne comprend pas que les imbéciles d’humains passent juste à coté sans lui parler. Parce qu’il est très intelligent et comme le grand corbeau, il peut apprendre à dire des mots en humains (mais ça coûte beaucoup de biscuits). Et comme la mésange son vocabulaire ‘oiseau’ est très étendu, avec de grandes capacités d'imitation des autres oiseaux.

 

Mesangeai_Canada2.jpg
Mesangeai_Canada2.jpg, fév. 2017

je me suis rendu compte que je n'ai pas de photo du mésangeai, pas assez habile sans doute, j'ai du en prendre une sur internet. Merci au photographe.

 

Je me souviens d’un pique-nique à l’ile René-Levasseur où les mésangeais sont particulièrement nombreux, on ne pouvait pas sortir la nourriture des sacs sans se faire voler. Il y en avait un qui nous attaquait dans un vol menaçant qui semblait viser les yeux pendant que deux ou trois autres fondaient sur les provisions. Une mafia du ciel commettant ses crimes en bande organisée.

 

Peu de canadiens le connaissent parce qu’on ne va pas l’été dans la forêt boréale. C’est un monde dominé par les moustiques piqueurs qui y règnent en maîtres absolus. Mais on peut le voir l’hiver puisqu’il ne migre pas. Grâce à sa salive très collante, il fait des boulettes d’un mélange de fruits, de chenilles et de tout ce qui est comestible qu’il colle assez haut dans les arbres. Ça lui sert de réserves pour l’hiver quand les grands froids l’oblige à manger d’énormes quantités de nourriture pour rester au chaud.

Certains prétendent que le grand corbeau utilise aussi cette technique, mais ce n’est pas encore démontrer de façon certaine. Peut-être le grand corbeau ne fait que voler les boulettes des mélangeais. De toute façon quand il fait très froid, il y a suffisamment de mortalité pour nourrir ce grand charognard.

Oui, c’est un bon choix comme emblème aviaire. Un bel oiseau vif et intelligent qui ne migre pas et vit de cet immense territoire encore sauvage.