Non-Uniforme

Re-journée à l’hôpital aujourd’hui. Un poumon de dégonflé, on prend la pompe et on regonfle tout simplement, mais c’est juste un peu plus long, la journée complète. C’est chiant au possible.

Bon, il faut quand même s’amuser un peu. Alors je me retrouve au D-64. D pour Débordement. C’est la saison de la grippe et toutes les places sont prises. De D-60 à D-75 ce sont de simples civières dans un corridor pas prévu pour cela, le corridor qui conduit au vestiaire des employés de l’urgence. Il y a bien des bureaux, des réserves et des trucs, mais ce n’est vraiment pas prévu pour mettre des malades.

 

L‘avantage c’est qu’on voit passer les employés de l’urgence… et surtout les employées de l’urgence. Sans doute pour créer un esprit d’équipe chaque département de l’hôpital a un uniforme. C’est un bel effort parce qu’ils sont plutôt bien foutus ces uniformes. À l’urgence l’uniforme est composé de deux vêtements: un pantalon qui ressemble un peu à un jogging sauf que c’est mieux coupé particulièrement au niveau des fesses, où ça soutient et moule un peu comme un bon jeans. L’autre partie, une blouse qu’on enfile, sans col à courtes manches dont la principale utilité semble être de porter les quatre poches nécessaires à trimballer l’indispensable dans une urgence. En ce moment beaucoup choisissent de porter un col roulé ou un T-shirt sous la blouse, histoire de ne pas avoir froid. Mais ce qui rend cet uniforme, non-uniforme c’est le choix de la longueur de la blouse.

 

Le nombre d’employées que j’ai vu passer dans le corridor étant suffisamment grand pour faire des statistiques, j’ai constaté que la longueur était proportionnelle à l’âge et au volume des employées. Plus elles sont jeunes et petites et plus la blouse est courte ce qui nous permet d’admirer l’excellent maintien du pantalon.

 

Lucie, l’aide-infirmière qui s’occupait de moi avait l’avantage de l’âge, la jeune vingtaine triomphante et quant aux volumes ils étaient non seulement parfaits, mais parfaitement distribués aux bons endroits. Donc, confirmant ma théorie, sa blouse était si courte que plusieurs de ses mouvements laissaient entrevoir un beau bout de peau entre le pantalon et la blouse. Je ne connais pas meilleur médicament pour le cœur.

 

Mais je sais depuis longtemps que même si une jeune femme donne à voir des fesses magnifiques, il faut être jeune et beau pour avoir le droit de le remarquer. Quand on est vieux, on a le droit de rêver, d’imaginer, mais pas de voir. De toute façon ma maman m’aurait formellement interdit de passer quelques commentaires que ce soit à une jeune femme à ce sujet.

 

À la fin de son quart de travail, je l’ai remercié en lui disant qu’elle était aussi gentille que jolie. À son air, je dirais qu’elle a sincèrement aimé…j’étais tout content.