Toronto crime misogyne?

Une camionnette chasse les piétons sur les trottoirs à Toronto. C’est tellement dénué de sens qu’il est bien difficile de se faire une opinion sur le sujet. Mais des questions se posent.

Parce que j’ai passablement lu les journaux et écouté la radio, il me semblait à première vue que c’était l’œuvre d’un fou qui voulait devenir un héros, faire parler de lui en tuant des gens. On peut être fou et terroriste ( ça aide même), mais ce qu’on sait du criminel et si loin d’un quelconque projet politique que cela ne correspond pas ni la définition légale du terrorisme au Canada ni même à la définition du sens commun. Par contre, il avait écrit quelques phrases sur les réseaux sociaux où il manifestait sa sympathie pour un groupe misogyne.

 

Bien sûr, on peut être fou et misogyne (ça aide même). L’image que donne les médias d’ici de l’événement, nous donne à penser que c’est la composante folie qui prime… j’en fais une note sur twitter et tout de suite des Françaises que j’estime me font remarquer que je me voile la face et que je refuse de voir la dimension politique-misogyne du geste. Mon premier réflexe est de me dire que les médias européens présentent sans doute l’événement de façon totalement différente des médias d’ici.

 

Bon, ça ne me suffit pas de mettre la faute sur le dos des médias qui ont bien des biais de toutes natures, et je ne cherche pas à avoir raison, mais à comprendre. Je dirais même que ça me fait plaisir d’avoir tort quand on me le démontre avec des arguments solides.

 

J’aime particulièrement un papier paru dans le journal « Le Devoir » où une féministe Léa Clermont-Dion qui fait un doctorat sur le discours misogyne sur internet au Canada. Elle y dit : «  l’hypothèse de l’acte antiféministe est plausible, on réduit trop facilement ce genre d’actes à des facteurs psychologisants. L’hypothèse ne semble envisageable. »

 

Bon moi qui déteste le psychologisme… il semble que j’ai plongé dedans. Et oui l’acte antiféministe est envisageable. Mais j’hésite encore à en faire de ce tueur un modèle, un héros, qui montre ce qu’il faut faire avec ces femmes qui n’aiment plus (qui ne se soumettent plus) aux hommes.

 

On a réussi à faire de jeunes malades, des modèles maintes dois imités parce qu’ils se tuaient en tentant de faire le plus de morts possibles au nom d’une religion. Je ne voudrais pas que le tueur de Toronto devienne l’exemple à suivre pour ceux qui ne sont pas capables de vivre une relation affective.

 

Il n’est pas mort, tant mieux… on comprendra mieux ce qui le motivait.