Des nouvelles du Nord- ça dégèle.

Deux nouvelles sur L’Arctique : la Nasa dit que la glace fond plus vite, la commission Québécoise des transports et de l’environnement se déplace là-bas pour étudier les conséquences de la fonte du pergélisol. Le réchauffement global n’est plus une crainte pour l’avenir, c’est un fait avec lequel il faut composer.

Pour ce qui est de la Nasa, la nouvelle est peut-être que pour une fois, ils en parlent. Jusqu’à présent les scientifiques américains étaient menacés de voir leurs subventions coupées s’ils parlaient de la probabilité du réchauffement global.

Aussi le texte de la Nasa est entouré de tous les points d’interrogation qu’ils ont pu trouvé. En substance, le couvert de glace de l’Arctique a diminué de 14% les deux dernières années alors qu’avant il diminuait d’environ 1% par année. Pas d’explication, quelques hypothèses non développées.

Les faits, on s’en doutait déjà. Les satellites canadiens et européens avaient déjà étudié le phénomène par d’autres méthodes, et avaient affirmé la rapidité des changements climatiques dans le grand Nord. Ce qui étonne c’est que l’épaisseur de la glace diminue plus rapidement que tout ce qu’on avait pu estimer. Les prévisions pessimistes d’il y a 5 ans, apparaissent comme des romans à l’eau de rose.

Pour la commission des transports du Québec, on en n’est plus au estimation, mais à trouver des méthodes pour répondre à la situation. Comme le sol est gelé en permanence, on construit les infrastructures directement sur le sol. Pour faire un aéroport, on enlève les 20 centimètres de sol qui dégèle et on pose le béton sur la glace. Pour bâtir une maison, on enfonce quelques pieux jusqu’à la glace, et on construit un mètre au-dessus du sol pour être à la bonne hauteur quand il y a de la neige.

Mais ça dégèle. 4 des 11 principaux aéroports du Nunavit sont inutilisables parce que des sections des pistes ont enfoncé de plus d’un mètre. Poser un avion durant l’été c’est prendre un grand risque, il peut s’enfoncer dans la piste et capoter. Au moins 20% des maisons sont inclinées au point d’être difficilement habitables.

En inuktitut, l’été se dit : la saison où les traîneaux glissent mal. Il faudra changer le nom pour : la saison où il est dangereux de marcher. Le poids d’un homme suffit à ce que le sol se liquéfie. Que dire du poids d’un ours ou d’un caribou?

Pourtant, la consommation de pétrole a encore atteint un nouveau sommet cette année. Il se construit plusieurs millions de voitures, et personne ( sauf moi) ne dit qu’il faut de toute urgence changer les méthodes de production agricole, en commençant par couper toutes les subventions.

Les résultats que publient la Nasa, pose la vraie question. Avons-nous dépassé le point de non retour : le point où le réchauffement se continuera de lui-même sans intervention humaine. Impossible de répondre à cette question. Et quand nous aurons la réponse il sera trop tard.