Un bon repas, un bon débat

Pour le cuisinier, il y a des repas qui vont mal ( les plats qui ne cuisent pas comme ils doivent etc.) et les repas où tout est bon sans trop d’effort. C’était le cas hier, avec une tablée des plus intéressantes.

C’était chez des jeunes étudiants, un bon repas et un débat éthique intéressant. Est-ce que la création de structures complexes de carbone qui peuvent interagir sur les chaînes ADN par physisorption ( via l’effet Van der Waal) est ou non dangereux pour l'environnement compte tenu des mécanismes de réparation NER, MMR, et de la recombinaison homologue. Bon d'accord, ma participation est plus de l'ordre du questionnement que de la compréhension, mais je suis particulièrement fier de partager la table de gens aussi brillants.

Il y avait là un jeune homme qui revenait de l'Inde, une autre qui revenait du Chili, et qui repartaient ensemble pour le Vénézuela, alors qu'un autre partait pour le Brésil. Tous dans le cadre de leurs recherches universitaires.

Quand je regarde l'état du monde et de l'environnement je suis presque sur qu'il n'y a pas de solutions parce que je n'en vois pas. Mais il se développe actuellement une jeunesse d'une force intellectuelle inégalée dans l'histoire, qui trouvera des solutions. Ceux qui parlent de jeunesse dépravée, perdue ou sans avenir, ne côtoient les jeunes, ne comprennent pas le sens de la bataille dans laquelle ils sont engagés. Bien sur, ils ont une vision du monde, et des solutions totalement différentes des nôtres. C’est nécessaire puisqu’avec la vision de ma génération il n’y a pas de solution viable.

Ma génération a trouvé les solutions pour nourrir 4 puis 5 puis 6 milliards d'individus, alors qu'il était impossible d'en nourrir plus d'un milliard, un siècle avant. Pour cela il a fallu mettre en place des structures économiques d’une taille inégalée qui se sont développées et devenues folles, sans contrôle, et qui détruisent la planète.

Maintenant il faut trouver comment les nourrir sans utiliser les engrais azotés qui mettent la planète à sac. Comment surtout rendre aux États le contrôle sur l’avenir, contrôle que possède actuellement les sociétés transnationales, et replacer la mondialisation du gaspillage par la mondialisation du respect de la Terre…

J’avais commencé ce billet dans l’espoir d’être drôle pour saluer ces jeunes que j’aime tant. Je n’ai pas réussi, mais j’espère avoir réussi à vous faire partager mon espoir.