Mains de Feu-1
dimanche 28 janvier 2007, 04:27 General Lien permanent
Il faut bien se lancer. Ça fait déjà plus de deux ans que je ramasse de la documentation, que je tente d’être plus précis sur ce projet : Décrire le rôle de Membertou dans la présence française en Amérique.
Les amérindiens n’avaient pas d’écriture. La seule version de l’histoire est celle des européens. Alors je ne prétendrai pas faire œuvre d’histoire, mais au contraire raconter une petite histoire, qui j’espère vous amusera. Bien sûr, on ne se lance pas dans pareil projet sans avoir une petite idée derrière la tête. J’aimerais bien réussir à rendre cette histoire intéressante. Les demandes d’éclaircissement, les commentaires stylistiques sont les bienvenues. Il y a beaucoup de termes qui demande des explications et vous m’en demanderez sans doute. J’opte pour la méthode des notes en bas de pages. Si vous aimez pas, dites-le et suggérez moi une autre méthode.
Mon histoire commence au printemps de 1530, au principal campement d’hiver des Malécites(1) de la Wollustusk (2) près des grandes chutes, dans la Nitassinan(3) d’Alquoddy : le pays de la terre généreuse, qui deviendra bientôt : l’Acadie.
Premier Jour
L’hiver était normalement la saison des fêtes. Les bêtes de la forêt souvent lasses de marcher dans la neige, acceptaient plus facilement le sacrifice. Chacune des familles revenaient aux lieux de rassemblement, les hommes se montraient beaux et forts pour être choisis, les conteurs disaient la longue paix de la Terre généreuse, la sagesse des gens qui y vivaient. Alors on faisait des festins. Les plus grands exploits d’un homme sont durant le repas. Ceux qu’il raconte et ce qu’il mange. C’est aussi le temps de faire des réserves, les voyages de l’été ne permettraient pas de manger tous les jours. Les filles étaient belles et mettaient souvent la lampes devant leur porte.(4)
Difficile pourtant de se réjouir en cet âpre printemps. Pourtant l’hiver avait été un peu plus doux que d’habitude, et la Terre généreuse était toujours aussi généreuse. Mais presque le quart de la population de la communauté n’avait pas survécu. Les maladies du Sud avaient durement frappé. Ces maladies étaient bizarres, elle ne choisissaient pas les faibles ou les vieux, elles s’attaquaient indistinctement aux plus forts, aux plus sages comme aux moins prêts. Les autmoins(5) de la communauté ne pouvait rien faire.
On disait que le sagamo(6) et autmoin Membertou pouvait lui, qu'il avait le pouvoir d’arrêter les maladies du Sud. Les nouvelles de loin sont rarement vraies. Et Membertou était si loin, l’hiver comme se rendre jusque là? Les gens de la communauté voulaient le plus vite possible que la glace parte, rejoindre les lacs de l’été, pour qu’on puisse oublier le désastre de cette année.
Les contes étaient moins fréquents, les vieux discutaient entre eux cherchant des solutions, alors les enfants s’endormaient rapidement, déçus de ne rien apprendre, déçus de ses mots incompréhensibles espacés de longs silences. Déçus aussi de voir ces héros si forts décider de déjà retourner à la Terre. A quoi sert d’être Anish-nabé si on ne le vit que si peu longtemps.
1) Malécite : une petite nation alghonkienne qui vit du bassin versant du Fleuve Saint-Jean. Ils sont membres de la fédération Mi’kmac ( les frères au bord de l’eau) et de la famille Abénaki (ceux de l’est).
2) Le Fleuve St-Jean qui se jette dans la baie de Fundy.
3)Traduire par pays est limitatif, la mère nourricière, sera plus près.
4) Les dames qui ne voulaient pas passer la nuit seule, mettaient leur lampe devant la porte du Wikuwam. Le feu et la maison sont le domaine de la femme, un homme ne peut y entrer sans y être invité. L’homme choisi soufflait sur la lampe, pour montrer qu’il n’était plus dans son domaine mais dans celui de la dame.
5) La notion de chaman appartient d’avantage à la tradition des plaines, et est maintenant chargé de tellement de mythes et de mensonges que je préfère le terme Mi’kmak que nous traduirons par médecin tout simplement.
6)C’est la notion de chef politique. Il ne donne pas d’ordre, mais son charisme est tel que les gens le suive.
Commentaires
C'est peut-être en "souvenir" de ces temps lointains que quand L'Amoureux est occupé sur son ordinateur, je laisse la lampe de chevet près de la porte allumée ?
J'espère que ça va être une longue histoire ?? Comme pour la précédente tu espaces les épisodes d'une semaine ? Bon.. voilà... je suis confortablement installée.. je peux participer au festin et écouter la longue paix de la Terre généreuse...
(superbe idée le glossaire en bas du billet !)
Les voyageurs en partance pour l'Acadie sont priés de débrancher leur téléphone, s'enrouler dans un châle, emmener ce qui, hommes, femmes, enfants, chiens, chats, ou vieil armagnac, peut contribuer à leur plaisir, le départ est imminent...
atterissage prévu au bout de X pages, et encore, c'est pas sûr.
Anita--) J'aimerais bien me rendre jusqu'à la mort de Pontiac et de Petite Tortue et 1769, mais il faudra que je fasse beaucoup plus qu'une page par semaine, sinon, je ne vivrai pas assez vieux.
Natilin--) Promis dès que je suis retournée dans la forêt, je vais en faire plusieurs pages par semaines.
Anne--) et quand tu éteignais la lampe, il dormait dans le salon?
bon je sais que je manque de cellules grises, mais je ne comprends pas tres bien le principe de la lumiere *devant* la porte -- si le feu est le domaine des dames, il devrait etre dedans non ?
et aussi : elles mettaient une lumiere, mais comment les hommes savaient-ils lequel serait choisi ? est-ce qu'il y avait des genres d'"entretiens d'embauche" avant qu'il eteigne la lumiere ?? c'etait toujours le meme ou elles changeaient ?
Non, mais il ne connaît pas les coutumes des peuples civilisés !!
Dodinette--) l'offrande de son feu, c'est: j'accepte que tu rentres dans mon domaine, si elle ne veut pas qu'un homme entre chez elle, le feu est dans sa maison. Dans une petite communauté, les filles savaient très bien dire aux hommes lequel était choisi. Je présume que tu dois savoir comment toi aussi. Il reste que souvent les garçons sont tellement stupides qu'ils ne s'en aperçoivent pas et qu'il faut mettre les points sur les I. et non pas à coté.
Il n'y a pas l'idée de fidélité qui, je pense, appartient au monde des agriculteurs qui s'attachent les dames même contre leurs grés. Mais bien sûr, il y avait des périodes plus ou moins longues d'exclusivités entre deux amants passionnés.
ok pour le châle et le reste.
je prends des notes... Mes élèves et moi embarquont pour le nouveau monde