Moukmouk de Pohenegamouk

L'ile René Levasseur, j'en ai déjà parlé c'est probablement la première terre émergée de la soupe primordiale. C'est la que les premières cyanobactéries ont frappé une terre, et que l'accumulation sur la plage, brulée par les ultra-violets, acidifiée par le manque d'oxygène, a développé la première chlorophylle, qui permettra la vie. C'était hier, c'était il y a un milliard d'année.

Nouvelle poussée de vie pour la vie dans la soupe-océan, fabriquer de l'oxygène devient la priorité, fabriquer de l'oxygène pour se libérer de l'océan, et se développer autour de l'oxygène plutôt que le chlore tellement toxique qu'il empêche le développement de molécules très complexes. C'est le précambrien.

Tout près de là, enfin à l'échelle dont on parle 800 kilomètre c'est vraiment tout près, un artiste remarquable réfléchit à l'esprit des lieux. Il s'intéresse aux « Lieux », au sens de l'espace marché, et installe une sculpture environnementale : les jardins du Précambrien.

De fait les notions de « jardins » et « Précambrien » sont contradictoires puisqu'il n'y avait que l'apparition du jardin, l'apparition de la vie (notion bien flou) marque la fin du Précambrien. Mais il s'agit justement de nous faire comprendre que ce lieu est l'endroit d'où provient la vie.

René Derouin réussit à dire le lieu de l'homme, sa Migration sur le socle de roche et la mince couche de réalité qu'est la vie. La roche mère, là où je me tiens debout pour voir son immensité, et dire mon respect à ce grand mouvement qui a permis mon existence. Une Terre-mère bouleversée de la force de la vie, qui la structure et qui est l'origine du sens.

Un texte à lire : son magnifique discours d'acceptation de « l'ordre de L'Aigle Aztèque», la distinction la plus élevée du Mexique.

Si vous venez au Québec c'est à voir sans faute.