Ça me dégoute mais il y a de l'espoir

La réunion de l'Apec (Asia pacific economic cooperation) se termine avec un déclaration sur les changements climatiques. Grand progrès, les pays membres reconnaissent maintenant qu'il y a une modification importante du climat. Mais on a décidé qu'on ferait un effort pour réduire les émissions si cela ne nuit pas à la croissance.

Autrement dit on a décidé d'aller le plus vite possible vers la fin de l'humanité. On pourrait tout de suite se mettre à pleurer, mais non j'y vois plutôt un certain espoir. Cette position extrême braque dans les pays concernés les opposants à ce suicide et fragilise les tenants de cette thèse, je m'explique.

Le Canada, signataire de l'entente de Kyoto, arrivait en Australie avec une position un peu farfelue mais qui visait à dire abandonnons Kyoto qui est irréalisable, mais concentrons-nous sur des mesures qui à long terme donneront de meilleurs résultats. Je craignais beaucoup cette thèse qui aurait pu permettre au Canada de se soustraire à ses obligations jusqu'à... jusqu'à la fin du monde.

Mais le premier ministre conservateur Harper a été battu lamentablement. On ne veut même pas discuter de possiblement s'attaquer un jour au problème. Il ne pourra pas revenir au Canada en disant: j'ai une autre solution. Ça va probablement provoquer des élections, et sa défaite.

Pour les USA, la position de Bush est maintenant on ne peut plus clair. Mais comme les sondages révèlent que la majorité des citoyens des USA (qui ne sont pas les seuls américains), sont maintenant conscients du problème des changements climatiques, les prochaines élections présidentielles vont devoir en faire un enjeu important. Plus encore que sur l'Irak, les républicains risquent de perdre les élections sur ce fait. On peut s'attendre en 2009 à sinon à une adhésion des USA au protocole de Kyoto, du moins à un effort considérable pour atteindre les objectifs.

Il reste l'immense problème de la Chine et de l'Inde qui jusqu'en 2012 ne sont pas concernés par Kyoto. Pour la Chine, les problèmes de pollution sont tellement évident, que l'État central comprend qu'il faut faire quelque chose. Quoi? La question reste entière. Pour l'Inde, ils n'en sont pas encore à la réelle prise de conscience, mais d'ici 4 ans, il n'y a pas de doute que les problèmes se multipliant ils devront réfléchir.

L'Australie demeure pour moi un mystère. Ils sont très affectés par des sècheresses, dont l'origine ne fait aucun doute, mais je ne vois pas de grande tendance à trouver des solutions. Même chose pour le Japon. Pour les autres pays, leurs poids dans la balance énergétique ne fait pas une réelle différence.

Vous pouvez me taxer d'un optimisme imbécile, mais je pense qu'on vient d'assister à la fin de l'ère des dirigeants prêts à tout sacrifier pour une plus grande croissance. Mais cela ne sera vrai que si nous continuons la lutte, nous demandons et redemandons à nos dirigeants de mettre en priorité l'arrêt de la surproduction des gaz à effet de serre. Autrement, il n'y aura pas de solution, et ce sera la disparition de la grande majorité des humains.