Fondement de la langue Française

Encore une de mes fumeuses théories destinées à me faire engueuler par tous les linguistes de la terre. J'écris quand même ce billet, pour répondre à une interrogation de mamselle Poutine, et surtout pour mettre en mot les idées que j'ai là-dessus. Espérant toute fois que vous allez critiquer le message plutôt que le messager.

Difficile de situer le début de l'état français. Philippe IV pourrait être le premier vrai dirigeant de ce pays, mais sa tentative a échoué et il faut attendre quelques siècles qu'arrive le premier Français ( François Premier). Mais il n'y a pas encore de langue française. Oui la Cour parle une langue, mais chaque région a sa propre langue qui empêche l'unité du pays. Le vrai travail de construction de l'État c'est Richelieu qui le fera.

Richelieu a entre autre compris que s'il veut faire de la croissance économique, il faut à la France des colonies. Mais la multiplicité des langues parlées en France empêche la coordination des efforts, il faut une langue unique pour les colonies, l'économie et l'armée. Il crée l'Académie Française et lui donne le mandat de mettre en place et d'imposer une langue.

Une bonne partie du pouvoir économique de la France à cette époque est détenue par les différentes corporations qui savent très bien qu'une grande partie du pouvoir que détient une corporation vient de l'utilisation d'un vocabulaire qui lui est propre, le plus évident étant la corporation médicale qui a développé le plus abscons des langages. Les différentes corporations ont réussi à faire entrer dans la langue un tas de règles et d'exceptions qui la rend si difficile.

L'esprit corporatiste et légaliste de cette langue a toujours perduré. L'Académie décrète et impose. Parler la langue donne droit à des privilèges, aussi il est très important de faire la différence entre ceux qui la connaissent et le petit peuple sans importance. Si pour les autres langues, c'est l'usage qui détermine l'évolution, l'usage en Français est sévèrement condamné, décrié et le parlé selon l'usage marque la différence entre le petit peuple et l'Élite.

Ce esprit a largement contaminé le système scolaire français qui ne vise pas tellement l'éducation que la sélection de ceux qui feront parti de l'Élite et ceux qui en seront les serviteurs. C'est à se demander si la révolution française à eu lieu.

Cet élite soucieuse de garder ses privilèges ignorent bien sûr toute contribution qui pourrait venir de l'extérieur de leur rang. Mais surtout ça explique pourquoi elle refuse avec la dernière énergie la féminisation des titres et fonctions. On n'en acceptera quelques unes pour faire bonne figure, mais il est hors de question qu'elles soient considérés comme égales et qu'elles envahissent les champs du pouvoir.

Au fait « mamselle » est ce que j'ai trouvé de mieux pour traduire « girl », qui est pour moi ni péjoratif, ni réducteur, ni empoulé, ni... enfin, c'est contestable mais bon...