La survie des humains?

Les livres pleuvent sur le sujet. Je ne pense pas que ma petite opinion sur le sujet soit importante ou novatrice, mais Marloute me pose la question alors...

Alors, je vais lui dire merci de me fournir un sujet de billet. J'ai tenté de retrouver la citation de l'éthologue qui dit qu'une espèce dure statistiquement autour de 300 000 ans, et qu'il ne voit pas ce qui pourrait faire une différence avec l'espèce humaine. J'ai beaucoup de difficulté avec cette définition d'une espèce animale qui existerait sans la niche écologique qu'elle occupe. Ce ne sont pas les espèces qui disparaissent ce sont les conditions écologiques qui changent rendant une adaptation radicale nécessaire. Les dinosaures ne sont pas disparus, ils sont devenus nos oiseaux.

De fait, il y a eu 6 grandes périodes de transformation radicale de l'écologie de la terre. La plus importante est sans doute la fin de l'Ordovicien (440 millions d'années) ou la fin de la vie basée sur le chlore vers la vie basée sur l'oxygène. Plus de 75% des espèces vivantes à l'époque sont disparues. Ce sont bien sur les cyanobactéries qui ont provoqué leurs propres pertes en captant le co2 et en libérant l'oxygène qui sera la base des prochaines écologies. J'ai bien écrit provoqué et non pas causé. Les processus du vivant sont structuraux et le causal ne rend pas compte de ce qui se passe.

L'avant-dernière des grandes extinctions des espèces c'est la fin du crétacé. La température de la terre est très chaude et le taux de co2 est très élevé ( un peu moins que maintenant) la production de nourriture est massive et la vie foisonne. Un choc, possiblement la météorite du Yucatan, et la température tombe de 5 degrés, donc la production de nourriture et encore une fois plus de 60% des espèces vivantes disparaissent.

La dernière c'est maintenant. Nous sommes dans un état de déséquilibre extrême et n'importe quel événement peut faire basculer la structure de production biologique. Je pense que l'événement sera la disparition de la calotte polaire ( d'ici 10 ans), mais nous sommes tellement en déséquilibre que n'importe quel machin un peu bizarre ( un gros volcan, la fin des glaciers de l'Himalaya, l'inversion du courant atlantique) fera disparaître encore une fois une grande proportion des espèces vivantes.

Mais il y a de la résistance dans le système. La disparition massive des espèces qui est déjà commencé (par celles qui sont le moins en équilibre comme les ours polaires trop liés à la chasse aux phoques) va se poursuivre sur une vingtaine de milliers d'années. Homo plus ou moins sapiens est en très fort déséquilibre et devrait donc voir ses populations diminuer massivement et très rapidement. Homo est trop dépendant des réseaux ( eau, gaz, route, électricité, information, etc.) pour sa subsistance. L'effondrement de ses réseaux va entrainer l'effondrement de son lieu de résidence, la ville. L'homme tel que nous le connaissons est urbain et la fin de la ville marque sa disparition.

Oui, il y aura des bipèdes sans plume qui vont traverser la tempête. Ils seront nomades, mais loin d'être primitifs. La dématérialisation de la culture et des connaissances va se poursuivre. La miniaturisation de la production va probablement être stoppée parce qu'exigeant trop d'énergie. Il n'y aura plus de maisons, de routes, de villes, de PNB, de banques, de monnaie. Posséder ne signifiera plus rien, et ils reviendront à des formes tribales de cohabitation. Oui c'est ma vision du paradis, et avec un peu de chance, je vais le voir.