La forêt c'est la vie.

Une grande amie est allée dans la forêt d'Halatte, une grande forêt de 4300 hectares. J'ai rigolé un peu, pour moi une forêt se calcule en milliers de kilomètres, mais j'ai tort c'est une question de définition.

Une forêt en France est un endroit protégé par des lois pour faire une réserve d'arbres et d'animaux qui autrement ne pourraient survivre. C'est un parc qu'on protège avec des gardiens et des interdictions pour empêcher la ville d'y entrer et d'y faire des dégâts.

Pour moi la forêt c'est le milieu de vie, c'est l'espace où il est possible à la vie de se développer dans toute sa complexité et ses interdépendances. La vraie vie est possible dans la forêt et pas ailleurs. Non c'est faux! La vraie vie est possible dans la mer, dans le désert, dans la plaine sans arbre, la vie est possible dans un milieu qui permet la diversité, la complexité et la coopération et l'équilibre.

La ville n'est pas un milieu de vie. Il y a une seule espèce qui domine et toutes les autres lui sont asservies. L'équilibre est impossible alors il faut organiser de gigantesque réseau de transport pour fournir les éléments manquants à l'équilibre.

C'est un peu comme un champ en mono-culture. Un champs de maïs par exemple, est incapable de survivre par lui-même, il faut des apports considérables d'engrais de toutes sortes, des amendements aux sols, et des tas de pesticides, herbicides, fongicides, insecticides, des biocides pour empêcher la vie, et ne faire qu'un milieu de production stérile. D'ailleurs preuve que ce n'est pas un milieu de vie, il ne survivra pas. Si des investissements énormes ne sont pas faits pour tuer la vie, l'année suivante, la vie, la diversité, la complexité aura repris ses droits, et il y poussera beaucoup d'autres trucs que la mono-culture.

La ville est une mono-culture qui ne survit qu'en détruisant la vie. C'est pour cela qu'il faut protéger ce qu'il reste de vie dans des parcs, des « forêts » pour empêcher qu'il reste un peu de vie que la ville ne détruira pas.

Oui, l'agriculture et sa fille la ville, ont permis un niveau de sophistication, d'organisation que la forêt ou la mer ne permet pas (encore que pour la mer c'est moins sûr). Mais je ne crois pas qu'il existe un choix entre l'équilibre et la sophistication. Il n'y a pas de choix entre la forêt et la ville. La ville détruit nécessairement ce que la forêt protège.

Le défi de la génération précédente a été d'inventer une façon de nourrir plus de 2 milliards d'humains, c'était un erreur. Le prochain défi sera de détruire la ville pour réapprendre l'équilibre. Alphonse Allais voulait faire une blague, mais peut-être qu'il avait raison: il faut bâtir les villes à la campagne, en respectant les milieux de vies.