Et encore l'école

Sir Ken Robinson, est un type brillant qui dit explique avec intelligence ce qui va mal à l'école.

Si vous avez 55 minutes et que vous comprenez bien l'accent british, je ne peux que vous recommander l'excellente conférence de monsieur Robinson. Sinon en 11 minutes, un bon résumé avec des petits dessins. Pour faire plus simple, j'aurais pu simplement mettre en lien l'excellent billet de Tanakia qui en fait la présentation.

Mais, ça ne suffit pas de dire que l'école n'encourage pas la créativité et que l'enseignement est d'une triste morosité devant l'avalanche d'images que la grande Toile propose à nos enfants. Ça ne suffit pas de dire que l'école reproduit une société industrielle qui n'existe plus, forme à des emplois qui n'existeront plus. On pourra dénoncer aussi que l'école est devenue une maladie qu'on doit soigner à la Ritaline. Nous n'avons pas avancé d'un pas vers une école inclusive et créatrice ( si vous avez un début de solution, je suis preneur).

Je ne veux surtout pas attaquer les enseignants, la très grande majorité de ceux que je connais sont d'un engagement et d'un dévouement qui m'étonne au regard de leurs conditions de travail. En lisant résultats des tests PISA, je ne peux que féliciter les enseignants du Québec, ils font aussi bien que les meilleurs à travers le monde.

Je crie souvent sur le ministère de l'Éducation du Québec, qui sous prétexte de combattre le décrochage scolaire, nous propose un retour en arrière qui ne fera que l'augmenter. Si 40% des jeunes ne sont pas diplômés à 17 ans, ce n'est pas en encourageant des mesures de compétitivité qu'on les persuadera qu'ils peuvent réussir. La plupart décrochent parce qu'ils se sentent incapables de réussir. Après, ils se reprennent et finissent par réussir (à 90%).

Peut-être faut-il cesser de considérer l'école comme une solution, la réponse aux maux de la société. Beaucoup des jeunes sont créatifs malgré l'école, et les humains ont survécu malgré l'école depuis plusieurs siècles.

Bien sûr, nous avons besoin de l'école comme garderie pendant que les adultes perdent leur vie à la gagner. Mais quand j'entends des enseignants dire qu'ils voient dès la première année, qui de leurs élèves décrocheront, je comprends que ce n'est pas dans l'école qu'il y a des solutions au décrochage, et que les apprentissages de base se font avec ou malgré l'école.