Imitation du dimanche-3
dimanche 2 septembre 2007, 02:02 General Lien permanent
Makpela, m'a laissé un commentaire. Je ne sais strictement rien de cette dame, sinon qu'elle a joué avec moi, l'été dernier. J'ai écrit deux textes ici et là, dans l'esprit du français du XIX siècle, et de relire son nom m'a donné le goût de retenter l'expérience. J'aime assez ces textes et je sais bien que c'est un grand risque de faire pire, mais il y a du plaisir dans le danger. Ça doit être cette foutue pleine lune...
Madame,
Déjà un an a coulé au sablier depuis que votre triste soupir sur le calme de la mer a créé une tempête en moi. Homme simple, j'ai tout fait pour devenir sourd à ce vent qui me pousse vers vous. La simple évidence de la distance qui nous sépare, distance de temps, de lieu, d'âme et de grâce devrait suffire à me faire reprendre raison. Mais rien n'y fait.
Déjà un an, et quelle pénible année, a cherché dans chaque geste à reprendre le cours de ma vie, mais je n'y peut rien, mais mains ne touchent plus à la vie, elles s'envolent pour tenter de vous dessiner, pour retrouver cet instant, ce soupir sur la mer, qui me déboussole, qui n'indique qu'une seule route, vous.
Déjà un an, a constaté que mon monde n'a plus de consistance, que ma vue se voile, O douce dame des brumes, pour ne plus voir que vous dans votre monde. Ce monde où je ne peux rien sans vous.
J'ose, oui j'ose parce qu'il m'est devenu évident que je cherche l'écueil pour me perdre, j'ai besoin d'un sourire de votre part, qui me servira de phare, pour trouver le calme dans cette tempête où je ne peux survivre.
Je sais, il n'y a pas de peintre capable de rendre cet instant qui a bouleversé ma vie. Le sfumato de Da Vinci, n'a rien compris de votre douceur, de votre tristesse, et de la vérité de votre beauté. Alors toutes mes tentatives de vous dire sont simplement inutiles.
Mais comment survivrais-je? Pris dans cette tempête, dois-je me résoudre à disparaître? À me fondre dans votre brume jusqu'à ne plus être? Ou au contraire puis-je espérer que cette brume cache mon audace assez pour que vous acceptiez de répondre? Cache mon audace assez pour qu'elle ne soit pas signe de faiblesse mais au contraire preuve de la force que je mettrai à satisfaire ce que votre coeur désire?
Je ne sais rien de vous et pourtant je le sais, une telle tendresse du regard ne peut être animée que par un coeur généreux mais triste. Je suis un homme simple mais, pour rencontrer ce coeur pour le sentir sous ma main, je suis prêt à tout changer ce monde.
Je ne sais rien de vous madame et pour tant je le sais, mon rêve de voir vos lèvres esquisser un sourire n'est pas impossible, je vous implore de l'exaucer.
Commentaires
Un vraiment très beau poème romantique.
Bon dimanche
"Ô toi que j'eusse aimé , Ô toi qui le savais"...je cite de mémoire j'espère qu'elle m'est fidèle et que sinon Baudelaire me le pardonnera
me voila de retour et tu nous plonges en plein romantisme... il me semblait bien qu'il me manquait quelques instants magiques, le soir, loin de mon PC ... pourtant les montagnes étaient si belles bleutées sous la pluie.
mais je suis contente de retrouver tes billets et ce soir c'est très beau
Monsieur,
Vous avouerais-je, Monsieur, mon étonnement, ma surprise lorsqu'on me tendit votre missive ? Bien vite je l'emportais et courus m'isoler dans la chapelle bleue. D'une main tremblante je l'ouvris.
Vous avouerais-je, Monsieur, qu'à vous lire, s'évanouirent mes rêves de pluie, et que vos mots me causèrent un tel émoi que mon pauvre corps tremblât et que je me sentis défaillir en plein coeur de l'autel. Précipitamment je dûs sortir au grand air et posais doucement mon front à la fraîcheur de la pierre, mon pauvre cœur affolé, ne me laissait aucun répit.
Vous avouerais-je, Monsieur, qu'il me fallut plus d'une lecture afin de m'imprégner de vos douces paroles et qu’enfin un sourire de douceur illuminât mon visage. Lorsque j’ouvris les yeux, le soleil jetait mille éclairs de braise, les cîmes des montagnes étincellaient d’une douceur exquise : instants de pure félicité que seul un chef d’orchestre céleste, dans un moment d’oubli, abandonnait à l’horizon. Je rêvais, Monsieur, je rêvais.
Vous avouerais-je, Monsieur, que je restais là bien après que le soleil eût disparu, mais que soudain, surgies de nulle part, les brumes m’enveloppaient, que le vent se levait et que bien vite je devais reprendre le chemin des collines. Le temps me presse, Monsieur, soyez assez vigilant pour bien vouloir me pardonner.
Adieu Monsieur. Ecrivez-moi.
Makpela.
Dialogue d'un ours...et d'une sirène. Nous sommes en plein mythe.
Qu'en sortira-t-il ?
(Bandes de coquinous)
Ben dis donc, on tourne le dos histoire d'écluser quelques bons coups et on se retrouve en pleine faille spation temporelle romanesque !!

C'est beau les blogs
Je ne savais pas les ours si romantiques
Sara--) je pensais avoir écrit un billet là-dessus mais je pense en refaire un... les ours sont très très romantiques.
Anne--) oui c'est beau les blogs, ça crée des réseaux autrement impossibles.
Drenka--) je ne vois pas ce qu'il y a de coquin à se dire des mots doux.
Lise--) rien que des mots probablement
Bey et Catherine--) merci beaucoup
Makpela--) la suite dans quelques jours... il y a de très importante histoires de baleines et autres à mettre en ligne. J'espère quand même que tu les liras.
est-ce que "deboussoler" c'est XIXe siècle ?
Zizule: le mot n'est pas encore dans mon Robert ( qui date un peu mais quand même) et le Lafrousse me dit que c'est familier. alors je dois être complètement dans les patates. mais comme je dis que son soupir crée une tempête j'avais l'impression que d'y mettre une boussole c'était dans le ton. Tu devrais t-y mettre tu ferais mieux que moi.