Mieux que Chomsky
jeudi 8 novembre 2007, 17:05 General Lien permanent
Cet illustre scientifique a prétendu que seule l'espèce humaine est capable de construire une grammaire. Depuis on a trouvé beaucoup d'autres espèces qui répondent aux critères qu'il a défini pour parler de grammaire. Mais peu le font aussi bien que l'étourneau sansonnet. En passant, pour les concours, on a pas encore atteint le chiffre de 5000 commentaires, et ce sont mes fesses qui devancent les autres sujets, dans les préférences.
Comme tous les matins, il a fallu sortir Platon, pour qu'il aille faire la tournée des poteaux, qu'il lise son journal du matin. Frisquet ce matin, il y a encore des feuilles dans plusieurs arbres de la ville, et même certaines sont encore vertes. L'éclairage urbain perturbe le déroulement des choses les plus stables.
Le chien a beau secouer son collier, il n'y a plus l'étourneau qui lui répondait. Mais 3 arbres plus bas dans la rue, un arbre totalement déplumé celui-là, les étouneaux pérorent et discutent et se chamaillent comme des députés en assemblée. Platon lève la tête et cherche autant de l'oreille que des yeux où pourrait être son ami. Bien sûr c'est impossible. D'autant plus qu'eux maintenant ont changé de plumage, ils ont l'ont l'habit tacheté de l'hiver, alors retrouver un oiseau même original dans cette assemblée d'originaux, c'est une tâche impossible.
Platon me regarde et me demande de traduire, peut-être son ami tente-t-il de nous dire quelque chose:
( zut incapable d'envoyer un son à l'hébergeur, je consulte Dam l'expert, et je corrige)
Mais comment trouver qui ou quoi dans ce tapage et ces répétitions. C'est le mot « répétition » qui allume dans ma tête un réseau de souvenirs, de notes et d'articles scientifiques lus sur les extraordinaires capacités langagières de cette espèce. Il est maintenant démontré que comme chez l'humain, il y a une spécialisation des hémisphères du cerveau chez l'étourneau, spécialisation particulièrement active dans l'écoute des chants des autres étourneaux.
Je pourrais décortiquer le petit bout de chant que vous écoutez peut-être encore, pour mettre en lumière, les différentes expressions qui sont répétées, faire ainsi la preuve qu'il y a une structure, une grammaire. Mais je suis si souvent ennuyeux que je vais tenter de l'éviter cette fois-ci.
Et puis ces amis de l'université McGill qui viennent de démontrer que les oiselles étourneaux choisissent leurs partenaires en fonction de la qualité du chant, beaucoup plus qu'à n'importe quel autres critères. Je sais depuis longtemps que les premières qualités du mâle est d'être beau et de bien chanter. Mais vieillissant, je suis bien content d'apprendre que pour certaines, bien chanter est plus important qu'être beau.
Les étourneaux ont bien raison d'avoir mis leurs habits d'hiver, il y a des grains de neige qui tombaient sur Montréal, ce matin. Pas d'inquiétude, on était encore capable de les compter. Mais, il n'y a plus de doute, ça vient.
Commentaires
Le chien qui parlait aux étourneaux, ça ferait un bon titre, quand même !
Très certainement Anne, mais j'avais envie de faire plus compliqué faut croire.
Bonjour, pour mon premier commentaire, je tente carrément de gagner le grand concours !
pour les fesses c'est à quelle date svp?
J'adore votre blog, c'est l'appel de la forêt en mieux
"Le chien qui parlait aux étourneaux" ou "l'étourneau qui parlait à l'oreille des chiens"
En parlant de langue "étrangère", j'ai entendu (je sais plus où) d'un singe (ou gorille) qui était bilingue.. interessant, non?
Amsides--) Très intéressants, je me suis toujours demandé s'il y avait des "traducteurs" entre les clans de bélugas, ou d'épaulards qui parlent des "langues" différentes. Chez les bélugas cela me semble nécessaire, mais je n'ai jamais rencontré un béluga qui m'a parlé successivement en deux langues différentes. Probablement qu'ils se disent que si le gros poilu réussi à en comprendre une, on ira quand même pas lui compliquer la vie avec une deuxième.
j'ai parfois l'impression qu'ils communiquent avec moi en "petit nègre" une langue très simplifiée que nous utilisons aussi devant (par exemple) un locuteur non-francophone.
Donna--) bienvenue ici bien content de t'accueillir, d'habitude je fais un courriel pour mes nouveaux lecteurs mais je ne trouve pas ton adresse ni ici, ni de case contact sur ton blog. J'aimerais bien te faire une loooooooongue réponse.
J'aime bien les billets qui parlent des animaux. Mais dis donc ça doit pas être simple de parler chien et oiseaux et en plus de faire l'interprete.
Il n'y a pas d'étourneaux ici, par contre j'ai beaucoup de mésanges qui viennent me rendre visite à la maison (bon, d'accord, elle rendent plutôt visite à la mangeoire).
Sara--) Pas d'étourneaux chez toi? je suis vraiment surpris. L'altitude tu crois? parce que c'est un oiseau très très intelligent ( probablement le plus intelligent avec le corbeau) très opportuniste et ils sont là où il y a des riches, ils font des meilleures poubelles. Et puis mon grand livre me dit qu'il y en a Andorre. Il se trompe parfois mais c'est très rare.
TTo2--) faire l'interprête je ne suis pas capable. Je comprends plusieurs langues oiseaux, le chien bon c'est assez facile, mais pour traduire, la distance est trop grande, je dois m'assoir et prendre le temps de réfléchir.
J'ignore si Chomsky avait raison pour la grammaire, mais je suis complètement d'accord avec une autre chose qu'il a dite :
"La propagande est aux démocraties ce que la violence est aux dictatures."
DDC--) Bien d'accord avec toi, ce monsieur a aussi dit beaucoup de choses très vraies et très brillantes, c'est un grand scientifique, mais qui ne connaissait pas les animaux. On peut dire cela de bien des humains.
Ah, la grammaire, mais qu'est-ce que c'est donc?
En tout cas, il est certain qu'il ne suffit pas de maîtriser les mots pour parler une langue. Ni même pour se faire comprendre à coup sûr.
Bismarck--) tu as bien raison de poser la question, j'ai hésité en écrivant le texte à transcrire la définition de grammaire de Chomsky, mais c'est très long et très compliqué et j'aurais raté l'objet principal du billet. Disons que j'ai parlé de Chomsky, juste pour montrer que j'ai des belles plumes, faire mon petit savant, et ne m'en tiens pas rigueur.
Je ne suis pas certaine de tout comprendre, mais les conversation entre ma chienne et les oiseaux du jardin ont sûrement pour objet les
miettes de pain que je laisse à destination des oiseaux mais qui sont avalées pat mon goinfre à 4 pattes !
A propos d'étourneaux, sais-tu pourquoi on appelle étourneau quelqu'un d'étourdi ?
Swahili--) Ce n'est pas seulement par gourmandise mais aussi par jalousie que ta chienne mange le pain, elle ne veut pas que tu fasses des faveurs à d'autres, surtout pas à ces exaspérants d'oiseaux, qu'il est impossible d'attraper et qui rigolent d'elle tant qu'ils peuvent.
Le mot étourneau vient sans doute de Sturdus = grive, comme du bas latin sturnellus= étourdi... Esturnel de Molière est une bonne piste... enfin c'est ce que me disent les gros livres, parce que moi je n'y connais pas grand chose.
où ça tes fesses?
Merci beaucoup pour ces explications éclairées !